Tout droit jusqu'au matin …

Chili con charme ?

Jeudi 6 mars 2025

Santiago / Soleil / 24°

Notre vol dure 11 heures et se passe bien. Nous avons droit à quelques turbulences qui m’angoissent un peu mais rien de long ni d’inquiétant. Comme prévu, il y a, à bord, des films, des jeux et des plateaux repas. Tout est réuni pour que les garçons passent un bon moment. Seul Samsam est un peu déçu car son écran ne fonctionne pas. Il avait prévu de passer ses 11 heures au cinéma, pas de bol. Finalement, il finit par changer de place avec Simon pour pouvoir en profiter quand même un peu. L’avion nous dépose à l’aéroport de Santiago à 14h.

Nous prenons la route jusqu’à notre appartement en taxi. Moi qui pensais faire des économies en Amérique du Sud, grosse désillusion. Le Chili et l’Argentine sont en pleine crise économique. L’inflation est énorme en Argentine : 211 % en 2023 et 117% en 2024 !!! Conséquence directe : 32 euros pour 16 minutes de taxi, les boules !

Notre Airbnb se situe en plein cœur de ville au 22ème étage d’un immeuble vieillot. L’environnement n’est pas fou mais l’emplacement central est parfait. 

Après une petite sieste rapide, nous allons faire quelques courses pour les jours à venir. Les aliments aussi sont chers. Il faudra continuer à se serrer la ceinture car notre budget est au plus bas après les deux mois en Nouvelle Zélande. On a dépensé 1 500€ de plus que prévu. Gloups ! On s’endort rapidement car la journée a été trèèèès longue. C’est rare de vivre une journée de 40 heures !!!

 

Vendredi 7 mars 2025

Santiago / Soleil / 24°

La nuit a été bonne mais le réveil est un peu difficile pour tout le monde. On essaie de récupérer de notre mauvaise nuit dans l’avion la veille. Ce matin, on ne presse pas les enfants. Ils vont pouvoir se reposer puis faire tranquillement un peu de CNED. 

Pendant ce temps, Simon et moi allons en reconnaissance dans le métro afin de prendre les tickets de bus pour notre prochaine virée à Valparaiso. Le métro est bien conçu et pas trop cher. Alléluia ! On trouve rapidement la gare de bus et achetons les tickets Santiago – Valparaiso. Ouhlala !!! Contrairement au métro, les transports en bus sont hors de prix ! Ils représenteront probablement la plus grosse partie de notre budget d’Amérique Latine.

Nous sommes de retour vers midi. Hop, on emmène les enfants avec nous direction le marché central. Les étals des commerçants se trouvent sur l’extérieur du marché tandis que l’intérieur est rempli de restaurants principalement de poissons. Nous ressortons assez vite ne trouvant rien dans nos moyens pour le repas du midi. Nous finissons par choisir une espèces de fast food à sandwichs. Des tas de locaux mangent ici, on se dit qu’on va suivre le mouvement pour découvrir comment se nourrit la population du coin. Nous choisissons un peu au pif parmi les différents plats indiqués sur la carte et nous retrouvons devant des sandwichs (nommés « le complet ») tomate-avocat-saucisse agrémentés d’une tonne de mayonnaise.!!! Avec en prime, des frites. Voilà un bon plat bien gras ! Nino et Samuel optent pour des nuggets. Pas mieux. Impossible de s’entendre à table car les dizaines de clients chiliens autour de nous parlent et rigolent très fort. On mange donc rapidement au milieu du brouhaha et ne sommes pas fâchés de quitter le lieu. Nous constatons rapidement que de nombreux chiliens sont en surpoids. Cela n’est pas très étonnant s’ils se nourrissent souvent de là sorte.

Pour faire passer le lourd repas de midi, nous faisons une balade digestive dans les rues piétonnes du centre ville. L’ambiance est sympa et très vivante. Par contre, la ville semble vieille et démodée. Les bâtiments n’ont pas été restaurés depuis bien longtemps. La moyenne d’âge de la population qui nous entoure tourne plutôt autour de 30-40 ans. On voit peu d’étudiants ou même de lycéens dans la rue. Bon, en même temps, il est 14h30, il est donc fort possible qu’ils soient tous dans leurs établissements à étudier. Attendons la fin de journée. 

Nous allons ensuite au magasin Magic de Nino qui s’achète 3 cartes. Cela nous fait découvrir l’intérieur des galeries commerciales qui sont très nombreuses mais bien cachées au cœur des bâtiments. Ca nous change radicalement de l’ambiance de la Nouvelle Zélande. 

 Puis nous partons pour une jolie promenade vers les hauteurs sur le Cerro (colline en espagnol) Santa  Lucia où nous avons une vue panoramique à 360° sur la ville. Elle est constituée en grande partie d’immeubles gris gigantesques. Quelques tours en verre font aussi partie du décor. La ville est entourée de montagnes que l’on distingue à peine tellement le voile de pollution est dense. On a du mal à distinguer de la verdure hormis sur les quelques collines qui dépassent. La ville compte 7 millions d’habitants c’est-à-dire autant que toute la population de Nouvelle Zélande. Comme à Hanoï, il semble y avoir peu de mixité internationale. Les gens parlent très peu anglais (voire pas du tout). J’ai vraiment bien fait d’apprendre les bases de l’espagnol. On arrive à se débrouiller et à se faire comprendre. 

Ensuite, retour dans les rues piétonnes pour une glace qui nous coûte la peau des fesses. Puis visite rapide du musée national qui est gratuit (youpi). Tout est en espagnol. On n’y comprend rien. On ressort vite. Entrée rapide dans la Cathédrale. Retour à l’appartement. 

Adam et Simon repartent aussitôt pour aller tester une salle de bloc de la capitale chilienne. Samuel continue son CNED, Nino bouquine et j’avance sur le blog. 

Peu conquis par la ville, nous avons décidé de changer nos plans pour les jours prochains. Nous devions passer 2 jours à Valparaiso puis revenir à Santiago avant de partir pour l’Argentine. Finalement, nous resterons 4 jours à Valparaiso en espérant que cette ville-là nous plaise plus. Cela nous permettra aussi de nous poser un peu et de découvrir la côte. 

Nos grimpeurs rentrent tard. Adam a oublié sa gourde dans la salle d’escalade. Flûte alors ! On mange encore des pâtes ce soir, faute de budget et d’imagination. Personne ne s’en plaint.  

Comme à chaque changement de pays et d’ambiance, je ne me sens pas très bien. J’ai très envie de rentrer chez moi. J’ai beau savoir que cette sensation est passagère, ça me rend quand même triste et nostalgique.  

 

Samedi 8 mars 2025

Santiago – Valparaiso/ Soleil / 25°

Allez hop, on se lève et on se prépare pour aller prendre le bus pour Valparaiso. On boucle les sacs et on quitte notre logement. Sur le trajet, Samuel se rend compte qu’il a oublié ses écouteurs avec câble et le branchement. Pffff ! On a beau faire des checks et des contre-checks, c’est difficile de ne rien oublier. Ce n’est pas grave. On a plein d’écouteurs filaires qu’on a piqué dans les avions. Ça fera l’affaire pour le moment. 

Nous prenons le métro avec nos gros sacs, ce qui nous vaut quelques regards de travers car on prend beaucoup de place. Puis attente à la station de bus. On a 30 minutes d’avance sur le bus mais c’est toujours préférable plutôt que de courir dans les couloirs de la station. 

On est super bien installés dans le bus avec des sièges hyper confortables. On lit, on écoute de la musique, on somnole. Les deux heures de trajet passent en un rien de temps. Arrivés à Valparaiso, nous profitons de notre présence au terminal de bus pour acheter nos billets pour la suite de notre voyage jusqu’à Cordoba puis nous prenons un bus de ville pour rejoindre directement notre auberge de jeunesse.

En arrivant, on se fait a moitié agresser par un allemand qui ne supporte pas d’attendre au comptoir. Ok, ok, vas-y, passe le premier, nous ne sommes pas pressés. Je lui lance des regards courroucés qu’il fait semblant de ne pas voir lorsqu’il passe devant nous pour aller à sa chambre. Grrr, je vais me le faire ! Notre check-in pose quelques problèmes car, comme nous avions changé nos plans tardivement, le paiement de la chambre n’est pas clair. On finit par se comprendre et on peut enfin aller poser nos sacs à dos dans notre joli dortoir pour 5. C’est vraiment très mignon comme logement et bien situé. Il est déjà 13h et on repart aussitôt pour aller grignoter quelque chose. On trouve une pizzeria juste en bas de notre hébergement. Très bon et pas trop cher. On adhère !

Après le repas, on ramène les enfants au logement pour qu’ils puissent faire un peu de CNED et on repart avec Simon pour faire quelques courses et prendre le pouls du quartier. Le dépaysement est toujours là mais je me sens déjà mieux qu’à Santiago. L’ambiance est agréable et la ville est vivante. De nombreux murs sont recouverts de superbes grafs. On a hâte d’en découvrir plus. On croise des français au supermarché et, parfum de chez nous, ça me met en joie.  De retour à l’auberge, on ne tarde pas à aller manger et se coucher. Notre corps encaisse encore les nuits difficiles et le décalage horaire. On va se requinquer ici. 

 

Dimanche 9 mars 2025

Valparaiso/ Soleil / 18° ressenti 25°

Réveil à 9h30 ! On avait tous besoin de sommeil. Bon, notre ami allemand a quand même réussi à faire des siennes en appelant à tue-tête son compatriote à 6h30 du matin. Je me suis levée pour l’engueuler et il a baissé d’un ton. On a pu finir la nuit tranquillement. Durant notre petit déjeuner, nous faisons connaissance avec un couple franco-argentin adorable, Camille et Federico, avec qui nous papotons longuement.

Matinée studieuse pour tout le monde et après-midi balade dans les deux célèbres cerros de Valapraiso : le Cerro Allègre et le Cerro Conception où se déploient un musée à ciel ouvert avec des dizaines d’œuvres de street art. Il fait chaud mais le vent nous apporte un peu de fraîcheur qui rend notre marche supportable. 

Retour à l’auberge vers 18h avec objectif de manger et de se coucher tôt pour essayer de récupérer le sommeil qui nous manque encore. Juste avant le repas, je croise notre allemand qui se prélasse dans un fauteuil sur la terrasse. Impossible de résister. Je l’aborde en lui rappelant la base de la vie en communauté : le respect d’autrui. Il me répond avec agressivité (bon, probablement que mon ton était aussi un peu agressif) que ce n’est pas grave de réveiller tout le monde car c’est dommage de se lever tard alors qu’il y a des choses si belles à découvrir dans la ville. Je lui réponds qu’il n’a pas à juger ce qui est bon ou pas pour les gens et que, peut-être, certains ont profité de la ville la nuit et ont envie de se reposer le matin. Le bec cloué, il commence à grommeler en allemand. Je surenchéris en grommelant à mon tour en français. Son compagnon qui est arrivé au milieu de notre discussion s’adresse alors à moi. Il est tout honteux et s’excuse. Il semble que ce n’est pas la première fois qu’il doit apaiser une telle situation.  Il prend son copain sous le bras et part en lui faisant la leçon. Petite précision, ce désagréable monsieur devait approcher les 60 ans. Y’a pas d’âge pour être c…

 

 

  

 

Lundi 10 mars 2025

Valparaiso / Soleil / 19° ressenti 25°

La nuit a été très mauvaise pour tout le monde. Nos corps s’adaptent lentement au décalage horaire. On ouvre l’œil vers 8h30. Oulala ! Il faut s’activer car Sam a un RV CNED avec Mamou.  Au petit dej, je papote un long moment avec le couple d’hier. Simon qui a besoin de se dépenser part courir et rentre vers 10h. Il semble que cette sortie lui ai fait beaucoup de bien. Il dormira probablement mieux cette nuit. 

Laverie, repas et il est déjà l’heure d’aller rejoindre notre guide francophone, Yonathan, qui nous attend pour nous faire découvrir Valparaiso au travers de son histoire. La visite dure 3 heures. Yonatan nous parle particulièrement de l’histoire économique et politique du Chili. C’est très intéressant notamment pour les garçons qui n’ont aucune connaissance de ce continent. Notre guide nous promène au travers des deux cerros découverts la veille. Il agrémente les grafs d’informations et d’anecdotes impossibles à connaître sans guide. On teste également les fameux ascenseurs des cerros qui permettaient à la population de monter les charges lourdes plus facilement. Leur fonctionnement est encore très archaïque mais plutôt efficace.

Retour a l’auberge vers 18h30. Simon et Adam partent à l’escalade pour découvrir la salle de Valparaiso. J’en profite pour avancer sur le blog. Les grimpeurs ont eu bien du mal à trouver la salle complètement perdue dans un immeuble désertique mais ils rentrent ravis de leur dépense physique.

Allez, au dodo !! Pourvu que la nuit soit meilleure. 

 

Mardi 11 mars 2025

Valparaiso/ brume / 18°

La nuit a été bonne pour tout le monde. Ce matin on se lève à 8h car on veut aller jusqu’aux dunes de sable de Concon pour que les enfants puissent faire de la luge ou du snowboard sur le sable.  On achète en route des viennoiseries pour notre petit déj et c’est parti pour une heure de bus. 

En route, nous tombons sur une manifestation violente. Les manifestants ont fait des feux sur la route et jettent des grosses pierres aux forces de l’ordre. Le bus est, de fait, détourné de son chemin initial. On arrive bien plus tard que prévu dans les dunes. Le soleil de Valparaiso a disparu laissant place à une brume froide et dense qui recouvre tout d’un voile blanc.

Nous sommes les seuls sur les dunes et pas âme qui vive d’un loueur de planche. On est un peu déçus. Les enfants s’amusent quand même dans le sable à sauter, tomber, rouler, remonter mais au bout de trois quarts d’heure c’en est assez. Il n’y a rien d’autre à voir ni à faire dans le coin alors on reprend le bus en sens inverse. 

 

On avait envie de s’arrêter à Vina del Mar, la station balnéaire juste à côté de Valparaíso mais il fait un peu frais et ce qu’on en a vu en bus ne nous a pas convaincu. Allez hop, retour à notre auberge. On y sera confortablement installés pour le repas du midi. On tombe sur un chauffeur de bus digne d’un pilote de F1. Chouette, à cette allure, nous serons vite de retour. Mais, pauvres de nous, c’est sans compter les embouteillages qui se sont accumulés à cause de la manifestation. Nous devons prendre un itinéraire bis surchargé par tous les véhicules déviés. Notre trajet est long, très long, très très long. On sent que notre chauffeur trépigne autant que nous. Nous ne rentrons finalement à l’auberge qu’à 14h ! Nous aurons fait 3h30 de bus pour quelques roulades dans le sable. Bon ben il y a des journées comme ça où tout ne fonctionne pas comme sur des roulettes. 

Cet aprem c’est CNED avec Mamou, visio avec ma sœur, récupération du linge et courses. Soirée tranquille et dodo tôt car demain grosse journée de transport donc réveil de bonne heure. Notre auberge de jeunesse est très aidante car nous avons des soucis pour prendre le billet de bus nous emmenant à notre prochain wwoofing en Argentine. La dame nous prête son ordinateur et ça fonctionne. Ouf ! 

Merci Casa Piola pour ce petit nid douillet pendant ces 4 nuitées. 

 

Mercredi 12 mars 2025

Valparaiso – Mendoza – Cordoba / Soleil / 20°

Journée de transport pas fun. Alors pour la faire courte :

  • Réveil à 6h30 
  • 10 minutes de bus pour aller de l’auberge à la station centrale
  • 9 heures de bus pour aller de Valparaiso à Mendoza (départ 8h30 – arrivée à 17h30)
  • 13 heures de bus pour aller de Mendoza à Cordoba (départ 19h30 – arrivée à 8h du matin le jour suivant)

Quelques anecdotes cependant :

  • Trajet extraordinaire sur la traversée de la Cordillière des Andes. Les montagnes arides s’étendent à perte de vue. On passe à côté du colosse de l’Amérique du sud l’Aconcagua culminant à 6962 m. On traverse d’anciens rails abandonnés dignes des paysages de western. Ce paysage semble désert et sans fin. Bon, désolée, mes photos sont archinulles !! Prise depuis le bus en mouvement avec un Nokia qui me casse les pompoms, c’est pas facile, je vous jure !

 

  • On passe la douane de la frontière entre le Chili et l’Argentine à la queue leu leu. Pendant le temps d’attente, on fait connaissance avec une famille franco-néo-zélandaise en balade depuis 4 ans sur un voilier, un monocoque de 38 pieds. Ils visitent l’Amérique du Sud en attendant la fin de la saison des cyclones. Chouette moment de partage où, évidemment, on se remémore les bons moments sur Kusupa.

  • Dans le bus, on serre les fesses car pas de toilettes à l’intérieur et pas d’arrêt. On commence à avoir faim. On mange nos pauvres pommes rabougris et on remercie le MacDo de Mendoza d’être collé à la station de bus. 
  • La nuit est mauvaise. On regrette tellement les bus du Vietnam et de l’Indonésie!! Ici pas de couchette mais des siège semi-couchés (semi-cama) qui ne nous permettent pas dormir correctement. 

C’est ici que prend fin notre petit périple chilien qui nous aura seulement permis d’effleurer le charme du pays.

Bye bye Chili ! Argentine, nous voici !!

 

  

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