Jeudi 23 janvier 2025
Christchurch – Timaru / soleil puis pluie / 20°
Ce matin, Simon et Adam se lèvent tôt pour aller tester la salle d’escalade de Christchurch. Encore un nouveau lieu de la grimpe. Finalement, Adam pourrait écrire un bouquin sur les salles d’escalade du monde. Je suis certaine que ça cartonnerait !
Je laisse Sam dormir jusqu’à 10h car, même si la nuit a été bonne sur le canapé du salon, je sens qu’il a du sommeil à rattraper. Ce matin, rien de dingue pour les non grimpeurs : CNED, blog et lecture. On refait nos sacs et on attend notre prochain hôte de wwoofing qui doit venir nous récupérer dans l’après-midi. Nous avons eu de la chance en réservant cet Airbnb car il n’y avait aucune réservation après nous. Du coup, j’ai réussi à négocier le fait de pouvoir rester dans le gîte jusqu’à 16h alors que, normalement, à 10h tu dois avoir levé le camp. C’est parfait ! Nous pouvons ainsi attendre tranquillement sans avoir à trimbaler nos sacs ailleurs.
Lorsque nos grimpeurs reviennent, nous avalons une grosse plâtrée de spaghettis bolognaise devant la fin du « Seigneur des Anneaux ». Trop cool !
Notre hôte arrive comme prévu à 16h et nous prenons aussitôt la route pour Timaru. Après 2h30 de route, nous entrons dans une magnifique propriété agrémentée d’un petit vignoble. La famille qui nous accueille est franco-néo-zélandaise. Le papa néo-zélandais se nomme Simon (mais, pour les besoins du récit et le distinguer aisément du nôtre, nous l’appellerons Saïmon), la maman française se nomme Mathilde et leurs trois garçons s’appellent Payo (17 ans), Louis (14 ans) et Charlie (11 ans). Donc à peu près les mêmes âges que nos loulous. Ils ont un chien, un chaton (trop chou), 5 poules et des moutons. L’environnement est superbe avec de grands arbres et près de cinq cents pieds de vigne surplombant la propriété. Nos hôtes nous racontent que depuis qu’ils ont emménagés ici il y a environ 6 ans, ils essaient de faire du vin. Malheureusement, ils ne sont pas très chanceux avec leurs pieds de vigne qui semblent malades. Ils n’ont pas encore réussi à avoir une seule récolte correcte et ont décidé de remplacer une grande partie des pieds. Il n’y a donc pas de travail pour le moment de ce côté-là. Flûte ! Nous qui avions précisément choisi ce wwoofing pour pouvoir découvrir l’univers de la viticulture. C’est manqué !
Mathilde nous fait découvrir notre logement. Il s’agit d’un petit gîte juste à côté de leur maison qu’ils louent habituellement en Airbnb mais qu’ils gardent disponible pour les wwoofeurs éventuels. C’est vraiment très joli. On va avoir notre propre espace de vie. C’est chouette même si cela permet moins d’interactions avec les hôtes. Nous ne restons dans ce wwooofing que 5 jours. Espérons que cela suffise pour découvrir quelque peu leur mode de vie et partager un peu de leur quotidien.
Ca commence plutôt bien car Mathilde a préparé un excellent dîner et l’ambiance est très agréable. Nous parlons principalement français. Ça nous change. Bon, c’est un peu dommage car la pratique de la langue anglaise est l’un de nos objectifs de l’année mais ça nous repose aussi. En effet, chercher à comprendre et à parler demande beaucoup de concentration et d’énergie. C’est assez fatiguant. Nous allons retrouver notre logement vers 20h30 et enchainons sur le deuxième opus du Seigneur des anneaux « Les deux tours ».
Vendredi 24 janvier 2025
Timaru / Nuages / 21°
Aujourd’hui, Saïmon est en télétravail. Il est responsable du secteur électricité sur l’ensemble de la région de Christchurch. Un gros poste à responsabilité mais qui lui laisse pas mal de temps pour se consacrer à son autre passion du moment : reconstituer la totalité d’une vieille Subaru dont il a récupéré la carcasse. Mathilde est une ancienne commerciale reconvertie en infirmière au service gériatrie de l’hôpital de Timaru. Elle a posé des congés durant le temps de notre présence.
Nous commençons donc par faire le tour de la propriété afin que nos hôtes nous expliquent les différentes tâches à accomplir. Il s’agit principalement de ranger du bois sec dans le chais pour cet hiver et de couper du bois pour l’hiver suivant. Cela occupera nos journées de wwoofeurs car il y a beaucoup (beaucoup, beaucoup, vraiment beaucoup) de bois ! On ne ménage pas notre peine et Nino peut utiliser les gros biscotos qu’il se forge depuis des mois ! Il ramasse les bûches, me les passe et je les donne ensuite à Simon qui les range. Ranger du bois dans le chais, c’est comme jouer à tétris pour Simon : il surkiffe quand il arrive à créer de belles rangées bien nettes et il râle quand on lui passe des pièces toutes nulles. 🙂 Alors on joue ?
Mathilde et Saïmon sont vraiment très sympas. Nous avons rencontré deux de leurs enfants, Louis et Charlie. Le troisième fait ses études à Christchurch dans une établissement spécial pour les sportifs. En effet, le sport très pratiqué ici est l’aviron (rowing dans la langue de Shakespeare) et les enfants sont bons. Payo est absent toute la semaine car il est pensionnaire et revient voir ses parents le week-end. Les deux plus jeunes ne sont pas faciles à cerner et nous avons bien du mal à créer une connexion avec eux. Ils ne nous adressent quasiment pas la parole hormis quand on les interroge mais leurs réponses sont courtes. Ils ne font pas d’effort. Nous ne savons pas vraiment si c’est parce qu’ils n’accordent pas d’importance à notre présence ou si c’est parce que nous les dérangeons dans leur quotidien. Dommage ! L’occasion était parfaite pour les garçons de se faire des copains et de parler anglais avec eux. C’est raté d’autant que les moments de repas qui pourraient être propices aux discussions sont écourtés car les deux jeunes sortent de table aussitôt leur assiette terminée. Bon, ben c’est pas grave. De toute façon, 4 jours, c’est trop court pour que les garçons puissent vraiment créer du lien.
Ce soir, c’est soirée jeux. Visiblement, la famille est aussi joueuse que nous. Mathilde sort un super puzzle. J’adooooore les puzzles. Celui-ci est vraiment très spécial car c’est un puzzle « du futur ». Nous devons reconstituer à l’aveugle une scène qui se passe des années après celle dessinée sur la boîte. Pas évident ! Tandis que certains se lancent à corps perdus dans la construction du « bord » du puzzle, les autres jouent à Risk. Ce jeu est, pour moi, l’un des jeux les plus ennuyeux au monde car il n’en finit pas. D’ailleurs, la partie s’arrête avant la fin car le jeu est beaucoup trop long et tout le monde a envie d’aller se coucher. On continue un peu « Le seigneur des anneaux » mais on s’endort dessus. (Ah ces vieux !! ) On finira demain.
Samedi 25 janvier 2025
Timaru / Ciel voilé / 26°
Je suis fière de mes deux petits. Ils sont quand même très sérieux avec le CNED. Ce n’est pas toujours facile pour Samuel qui a moins de motivation et de discipline que son frère mais il tient le choc. Ils avancent bien et respectent leur planning de rendu des devoirs.
Aujourd’hui notre job est de récupérer toutes les branches des arbres qui ont été coupées dans la propriété pour aller les jeter sur un tas qui sera brûlé ultérieurement. On range le bois quoi. On passe aussi une bonne demi heure à essayer d’attraper les 5 poules qui se sont échappées du poulailler, en vain !
Burger maison préparés par chacun pour le repas du midi. Miam !
Dans l’après-midi, nous accompagnons Mathilde qui emmène Louis et deux copains faire du jet ski sur un lac à 30 minutes de chez eux. Le temps est au beau fixe. L’endroit est très joli et il y a peu de monde. Nino et moi partons faire une balade de 6 km avec Mathilde tandis que les 3 autres Goasguen glandouille sur l’herbe. On en profite pour discuter de plein de choses avec Mathilde, notamment de sa décision de venir habiter en NZ, loin de sa famille. Les choix de vie des uns et des autres m’intéressent toujours beaucoup. Qu’est-ce qui fait qu’on prend un chemin plutôt qu’un autre? Cela tient souvent à de petites choses qui t’encouragent ou non à prendre tes décisions. « Et vous? Quel a été votre chemin pour être ici aujourd’hui? » nous interroge Mathilde. Nino et moi nous lançons donc dans notre habituel récit des raisons de notre voyage. Avec du recul, on s’aperçoit qu’on en a fait du chemin, dans tous les sens du termes. Dans nos têtes surtout.
Sur le trajet retour, Louis nous rejoint avec son jet-ski pour demander à sa mère les clefs de la voiture. Il propose à Nino de faire un tour sur le lac. Nino n’est pas chaud mais, ni une ni deux, je m’empresse de sauter sur la proposition et me voici glissant sur l’eau à toute allure. La sensation de vitesse est vraiment très agréable même si le bruit est assez pénible.
A notre arrivée sur la berge, Louis propose une petite virée a Samuel qui a droit lui aussi à son tour du lac. Il n’oublie pas sa GoPro pour graver l’instant. Il adore ! Grosse modo, notre petit dernier aime tout ce qui touche à la vitesse et rêve de monter dans une formule 1. Nino a terminé la balade tout seul avec Mathilde et a poursuivi la discussion. Le courant passe vraiment bien avec notre hôte.
Pour le repas du soir, c’est pizzas devant un grand feu de cheminée à l’extérieur. Une bonne bière là-dessus et le moment devient super convivial. Avec les prunes du jardin, aimablement dénoyautées par Nino et Simon, j’ai préparé une tarte et un crumble aux prunes. Décidément, on ne mourra pas de faim ! Après le repas, on papote en continuant le puzzle. Puis on repart dans nos pénates pour terminer « Les deux tours ».
Dimanche 26 janvier 2025
Timaru / Pluie / 19°
La météo annonce une journée grise et pluvieuse. On ne peut pas faire grand chose. En tout cas, pas de corvée de bois possible aujourd’hui. Mathilde demande l’aide de Nino et Simon pour aller récupérer un meuble (en bois ! Ah mince, corvée de bois quand même) qu’elle a acheté sur le bon coin néo-zélandais. Ils en ont pour 3 bonnes heures aller-retour. De mon côté, je me lance dans la préparation du repas du midi, je fais des gâteaux, un peu de couture et du français avec Samsam. Pas moyen de s’ennuyer ! Même juste un peu.
Le plus grand des enfants, Payo, arrive à ce moment-là et commence à discuter avec moi. C’est un jeune homme très sociable qui me parle longuement de sa passion pour l’aviron et qui pose aussi beaucoup de questions sur notre projet. C’est très sympa de parler avec lui. Il n’a que 17 ans mais en paraît au moins 20 tant il semble mature. Les gars et Mathilde rentrent vers 14h15 et nous pouvons enfin manger.
La pluie ne discontinue pas. L’après midi s’annonce tranquille. Saïmon me propose de l’aider à souder une partie du capot de la voiture qu’il répare. Ok! Skill soudure check ! Simon prépare des ficelles picardes (notre spécialité locale fait le tour du monde !) puis on décide de commencer le troisième tome du « Seigneur des anneaux ». Il est 16h. La belle vie !
Vers 18h, nous revenons chez nos hôtes. Simon, Saïmon, Nino et Payo jouent à Séquence. Adam et Sam sont sur leur ordi. Moi j’avance sur le puzzle. Le repas est une fois de plus très sympa. La soirée se passe en papotages divers entre idées de films à découvrir, discussions sportives et projets à venir. De retour dans notre logement, nous terminons la célèbre trilogie. Vivement « Le Hobbit » !
Lundi 27 janvier 2025
Timaru / Soleil / 23°
Ce matin, le soleil est de retour. La principale tâche de la journée sera la découpe et le rangement de bois (encore du bois et toujours du bois!). Heureusement qu’on aime ça ! Saïmon a loué une machine à fendre les troncs pour les transformer en bûches. On appelle ça un fendeur. Il est 9h et c’est parti pour 4h de tronçonnage en mode machine de guerre tayloriste. En début de chaîne, Simon, notre costaud, porte les souches (parfois très grosses et très lourdes) et les pose sur l’établi à la gauche du fendeur. Je prends le relai et assure la tâche de tapis roulant pour faire glisser les souches jusqu’à Saïmon. Ce dernier n’a ainsi qu’à tendre le bras pour tirer la souche à découper, la placer sous la machine et activer la hache mécanique. Une fois le tronc fendu, il pousse les bûches sur sa droite. C’est là que Nino intervient. Il s’empare de chaque bûche et les jette dans la remorque située à sa droite. Une fois la remorque pleine, nous allons tous les trois la décharger sous un gros pin et revenons pour reprendre la chaîne humaine. Notre organisation est tellement efficace que le boulot est terminé en 4h, là où habituellement, ils mettent plusieurs jours.
Après le repas et un rapide rempotage de cactus, on part pour Timaru rendre la machine et faire quelques courses de caleçons et chaussettes (les nôtres commençant à être franchement abimés). On en profite pour aller découvrir la ville et sa plage. Ouaich, pas fou voire triste. De nombreux commerces ont fermé leurs portes faute de clients et les rues sont désertes. Il n’est pourtant que 17h. La plage aussi est tristounette. On repart aussitôt et rentrons à la maison. Mathilde nous expliquera que la ville est en train de mourir à petit feu car les jeunes désertent la région pour aller plutôt s’installer près des métropoles. C’est dommage!
Soirée rangement de sacs et nettoyage du logement. Ce wwooofing est passé comme un éclair. 4 jours, c’est vraiment trop court !!
On passe une chouette soirée a papoter et à tenter vainement de finir le puzzle. On n’est pas loin des deux tiers ! Samuel a fait de cookies, Nino des meringues et moi du pain. On va se coucher tôt car demain on se lève à 5h15 pour un départ a 6h. Ça pique !!! On dit au revoir à tout le monde car on n’aura pas l’occasion demain. Il est probable qu’après ce wwoofing, on rêve de bois pendant quelques nuits !
J’espère que Simon a aussi envoyé du bois dans le 7a à Christchurch !!
Biz à tous les 4.