Tout droit jusqu'au matin …

Premier wwoofing chez les Kiwis

Jeudi 9 janvier 2025
Auckland – Whangarei / soleil / 23°

Dernières heures à Auckland. Il est déjà temps de prendre le bus pour rejoindre notre prochain wwoofing à Whangarei (prononcer Fangareï). A cause de notre tatouage (grâce à ?) Nino et moi ne pouvons pas porter nos gros sacs sur nos deux épaules (oh, quel dommage!). Pas de problème. Nous les donnons à Simon et Adam en échange de leurs petits sacs à dos. Nous avons clairement gagné au change mais il s’agit là de raisons purement médicales ! 😂

Allez hop, on resquille le bus d’Auckland une fois de plus (on ne passe qu’une carte de crédit pour 5 : c’est pas bien mais il n’y a pas de petites économies !) et on arrive à la station de car. Le trajet se passe confortablement et, après 2h30 de route, nous voici arrivés à Whangarei. Notre hôtesse, Aria, la quarantaine joyeuse, nous accueille avec sa petite fille de 8 ans, Vivienne, et nous conduit chez elle. Nous sommes bien tassés tous les 7 dans la voiture avec nos 10 sacs à dos mais ça passe!
Durant le trajet, elle nous parle de leur famille, de leur maison et du choix de cette région. Ils ont déménagé ici il y a 6 mois à peine. Elle me parle de leur longue recherche d’un endroit où habiter « forever » et du coup de foudre avec ce terrain qui remplissait absolument tous leurs critères. Nous sommes impatients de découvrir la maison et le reste de la famille.

Une dizaine de minutes plus tard, nous voici arrivés. La maison est grande, lumineuse, propre et fonctionnelle. Elle est aussi joliment décorée. Tout est agréable ici. Les surfaces, la lumière, la disposition des pièces. Et le terrain est effectivement incroyable lui aussi. Ils ont un beau jardin avec une vue magnifique sur les collines alentour, une belle piscine, un potager, des rochers, des tas de rochers et une merveilleuse forêt! L’énergie qui se dégage du lieu est positive et ressourçante. Je comprends qu’ils en soient tombés amoureux.

Le papa de la tribu Horn s’appelle Samuel. Pour ne pas confondre avec le nôtre (de Samuel), je l’appellerai ici « Sam le papa ». Donc Sam le papa n’est pas présent aujourd’hui. Il est parti aider sa maman (à lui) qui habite à Kerikeri, une petite ville située un peu plus au Nord de l’île du Nord. Il ne rentrera que demain soir. Nous faisons par contre la connaissance de leurs deux garçons : Sébastien, 14 ans, et Raphaël, 11 ans.

Le courant passe tout de suite bien entre nous tous. Nous partageons les mêmes valeurs et sommes heureux de nous rencontrer. Adam et Samuel font les timides. Espérons qu’ils gagneront vite en confiance et qu’ils pourront profiter de cette rencontre avec d’autres enfants car, finalement, sur l’ensemble de notre périple, nous n’en croisons pas tant que ça.
Aria nous fait visiter la maison et nous présente notre espace de vie pour les deux prochaines semaines. C’est le grand luxe. Une chambre pour les parents, une pour les enfants et une salle de bain rien que pour nous 5. Wahou! !! Trop bien! Nous déchargeons nos sacs et installons nos affaires, heureux d’être là. Simon profite de l’après-midi tranquille pour faire découvrir le jeu « Séquence » à Sébastien et ils font une partie avec Nino. Samuel et Adam font un petit plouf dans la superbe piscine. Pas de CNED aujourd’hui. On profite juste de cette première rencontre avec nos hôtes.

Durant le repas, Aria nous parle de leur rythme de vie. Ils ont choisi de ne pas mettre les enfants à l’école mais de faire du home schooling. Elle ne travaille pas et focalise son temps et son énergie à éveiller ses enfants à toutes sortes de choses. Elle leur apprend les bases de l’anglais et des mathématiques puis se concentre sur leurs centres d’intérêts. C’est une autre façon de voir l’éducation qui semble très en osmose avec les besoins des enfants. De nombreuses familles néo-zélandaises pratiquent le home schooling. C’est une idée séduisante mais pour cela il faut d’une part réussir à se rendre disponible, c’est-à-dire qu’il faut qu’un des deux parents n’ait pas besoin de travailler et, d’autre part, être capable d’enseigner à ses propres enfants toute l’année. Pas si évident que ça. Nous échangeons beaucoup sur nos différents systèmes éducatifs. Comme en Norvège, les enfants néo-zélandais ont école de 9h à 14h ou 15h. Le reste de la journée est consacré aux activités sportives et aux centres d’intérêts des enfants. Il serait temps que la France en prenne de la graine. Sur ces bonnes paroles, nous allons nous coucher. Pour le moment, nous n’avons pas encore discuté de nos missions de wwoofeurs mais nous imaginons qu’il y aura probablement beaucoup à faire avec ce grand terrain.

Info culture : Pourquoi les néo-zélandais sont-ils appelés les Kiwis? 

L’histoire de la Nouvelle-Zélande est profondément liée à celle de son peuple autochtone, les Maoris. Durant la Première Guerre mondiale, les soldats maoris ont commencé à se qualifier de Kiwis, un oiseau indigène unique en Nouvelle-Zélande, caractérisé par ses capacités de résilience, d’adaptabilité et de courage.  Ce terme a rapidement gagné en popularité et est devenu un symbole de fierté nationale. 

Le peuple Maori qui a un lien profond avec la nature, chérit l’oiseau kiwi comme symbole de ses liens ancestraux avec la terre. Ils croient que l’oiseau kiwi possède des qualités spirituelles et représente la tutelle, la force et la fierté. 

 

Vendredi 10 janvier 2025
Whangarei / Soleil et pluie / 21°

Nous nous réveillons bien reposés. Une bonne odeur de pain frais montent jusqu’à notre chambre. Aria vient de cuire deux miches qui paraissent succulentes. C’est décidé, en rentrant je m’y mets. Devant un bon café, Aria nous propose de faire un premier point sur nos compétences, nos souhaits et les chantiers possibles. Il y aura du boulot pour les deux semaines à venir. Chouette !

Aria nous propose ensuite de nous faire visiter toute la propriété. Elle nous emmène même faire un tour dans leur grande forêt tout au bout de laquelle se trouve une petite rivière tant espérée par Aria lors de leur recherche de maison.  Avant d’entrer plus avant dans la forêt, Aria nous invite à nous arrêter un instant et à vivre ensemble un moment de silence et de recueillement pour saluer les arbres et les êtres de la forêt. L’esprit Maori est bien présent ici, une connexion entre l’être et la nature, entre la terre et le ciel. C’est très puissant. Plusieurs espèces d’arbres et de plantes indigènes qui poussent ici sont sacrées et doivent être traitées avec le plus grand respect. Ce temps de silence et de communion avec la nature est très beau. 
En revenant, il est temps de passer à l’action. Nous nous organisons en deux équipes : Nino et moi partons nettoyer la caravane dans laquelle ils ont vécu deux ans avant de trouver la maison. Cela leur a permis de mettre de l’argent de côté. Simon est la deuxième équipe à lui tout seul. Il déplace des cailloux (ou plutôt devrais-je dire des rochers au regard de la taille et du poids de ces derniers) pour entourer le jardin potager. Aria qui nous fait déjà confiance, nous laisse seuls à nos tâches et part en ville pour faire quelques courses.
Après le déjeuner, Simon termine le nettoyage de la caravane pendant que je fais un peu de CNED avec Sam. Nino est très à l’aise ici et propose aux enfants de jouer. Il est super content car Sébastien adore Magic et Warhammer. Ils vont avoir beaucoup de choses à partager. Après le CNED, je joue au Mémory et à Dixit avec Vivienne et Raphaël. C’est très sympa. 
Ah, j’ai oublié de précisé une chose importante : nos hôtes sont végétariens. Ils mangent des oeufs mais aucune viande ni poisson. Leurs repas sont donc composés en très grande partie de légumes variés. C’est donc parti pour deux semaines de régime végé. Tout le monde est content sauf Samuel qui fait un peu la tronche. Il va rêver de MacDo tous les soirs !
Sam le papa arrive dans la soirée. Le soleil et la température clémente nous permettent de manger à l’extérieur au bord de la piscine. Le repas est très agréable. Lui est un grand cycliste et entame une discussion avec Simon à propos du Tour de France qu’il suit chaque année. Discuter en anglais n’est finalement pas di compliqué.

Après le repas, tandis que Nino regarde le film « le seigneur des anneaux 1 » avec Sébastien et Raphaël, Adam et Sam font une longue partie de Valorant, leur jeu vidéo. Je suis assez contrariée de voir qu’ils ne profitent pas de la chance qu’ils ont de pouvoir échanger avec d’autres enfants. Ca me fait bouillir intérieurement. Evidemment, dès que j’aborde le sujet avec eux, j’ai droit à une levée de bouclier. Tant pis les gars, vous ne savez pas ce que vous ratez. Dommage ! Je profite d’avoir une petite fille avec de longs cheveux sous la main pour faire une jolie tresse africaine. Vivienne a l’air ravie de sa nouvelle coiffure.  Dimanche, elle fêtera ses 8 ans. Une belle fête se prépare. Des amis arrivent dès demain. Nous serons donc encore plus nombreux dans la maison.  

Samedi 11 janvier 2025
Whangarei / Soleil / 25°

Ce matin, je pars avec Aria et Vivienne pour faire un tour au marché de Whangarei.  Simon et Sam le papa délimitent un nouvel espace pour le potager et désherbent. Nino, de son côté, a la mission de recharger un vieux pouf un peu raplapla avec des billes en polystyrène. Il est aidé dans sa tâche par Sébastien. Une fois le pouf remis à neuf, il va jouer avec les enfants. Samuel fait une pause dans le CNED pour confectionner des cookies succulents. En rentrant, je supprime les scotchs de grands cartons car Aria veut les utiliser pour empêcher les mauvaises herbes de pousser.
L’heure du midi arrive vite. Rien n’est prêt. Tant pis. On fait simple. Ce sera sandwichs pour tout le monde avec ce qu’il y a dans le frigo. C’est une bonne idée de repas « sur le pouce ». Cela permet de ne pas avoir à cuisiner tout le temps. A garder en tête à notre retour. 

En début d’aprem, après un petit check avec Aria et Sam le papa sur les travaux des prochains jours, on se remet au travail :  je prépare un gâteau au yahourt puis vais dans le jardin avec Aria pour protéger des arbres fruitiers, Simon fait des crêpes, Nino fait des meringues, Samuel (re)fait des cookies et Adam fait le CNED. Aujourd’hui, Adam  nous fait part de son stress quant au CNED. Il a une échéance a respecter dans l’envoi de ses devoirs et il est en retard. Il ne faut pas qu’il traîne. Nous le rassurons comme nous le pouvons. Je lui dis même de zapper les cours et de passer directement aux devoirs pour gagner du temps. Il parvient ainsi à se relâcher un peu. 
Vers 17h, les copains de la famille arrivent. Il s’agit d’une femme nommée Rachel et de ses deux filles. Le courant passe tout de suite bien avec Rachel qui est très simple et abordable.  Nous n’avons pas de difficulté à communiquer avec les néo-zélandais pour le moment. L’accent est très compréhensible. Pour éviter à Aria de faire le repas pour 13 personnes, je prépare rapidement un gros dahl. Pas de recette. Pur free style. Et c’est réussi! Ouf!

Pour finir la journée en beauté,  on fait une chouette partie de Seven Wonders. Ce jeu est un « benger » comme disent les enfants !


Dimanche 12 janvier 2025
Whangarei / Soleil / 27°

Réveil tranquille ce matin. Le petit déjeuner est pris tous ensemble vers 8h30. La journée démarre très lentement. Ça nous change de l’Australie et du rythme effréné de la Kangaroo Valley. 
Ce matin, nous faisons deux équipes. Simon fait équipe avec la débroussailleuse pour nettoyer les abords de la maison. Nino et moi arrachons les mauvaises herbes situées en contre haut de la maison. Nous faisons connaissance avec ce qui deviendra nos pires ennemies des prochains jours : les « gorses », des ajoncs en français. Des plantes probablement très jolies en fleurissant mais qui ressemblent pour le moment à d’horribles instruments de torture avec leurs épines affûtées qui pénètrent même au travers de nos gants. Aïe aïe aïe !
Viens ensuite le temp de l’installation de  l’anniversaire de Vivienne. Simon sort ses deux cents crêpes (oui, il en a fait deux cents!!). Moi mon gâteau au yahourt un peu cramé (qu’on récupère grâce a un sirop de pommes mais confectionné par Rachel) et le gâteau d’Aria.
Les invités arrivent vers 13h30, environ une vingtaine de personnes dont une dizaine d’enfants. Tous les enfants partent jouer dans la piscine tandis que les adultes discutent entre eux. Un anniversaire normal pour une famille normale. Cette situation me fait penser à mon chez moi et, malgré l’accueil parfait qui nous est réservé ici et l’ambiance très chaleureuse de l’anniversaire, je ressens une grande nostalgie. A cet instant, moi aussi j’aimerais être chez moi avec ma famille et mes amis.
Mon vague a l’âme ne dure pas longtemps car je trouve rapidement des gens avec qui papoter, rire, jouer du ukulele et chanter.
Nino reste la plupart du temps avec nous et s’intègre parfaitement aux discussions de « grands ». Pour Samuel et Adam c’est plus difficile. Ils passent la majorité de leur temps dans leur chambre sur les écrans, ce qui me rend dingue une fois de plus. Regarder des vidéos sur YouTube, ils peuvent le faire en France alors que profiter de la famille kiwi, de l’ambiance et lier connaissance avec des gens dans une autre langue, c’est exceptionnel. Quel dommage de rater ça!

Sam le papa a trouvé une tortue pas loin de chez eux juste avant l’arrivée des invités. Il la ramène à la maison et la plonge dans une grande bassine d’eau. Cette petite chose vivante sera le centre d’attention des enfants durant toute la journée. Bien joué ! 

 
En fin de journée, Simon prend un peu de temps pour finaliser l’évaluation d’italien de Samuel. Il ne faut pas relâcher niveau CNED si on veut être tranquilles à partir du mois de Mai. 

Le temp est superbe et, une fois les invités partis, Aria nous propose de pique-niquer sur l’herbe pour le repas du soir. J’adore. C’est très bucolique.  La fin de soirée est tranquille : partie de Séquence pour Adam, Simon et Sam le papa, fin du « Seigneur des anneaux 1 » pour Nino, apprentissage de l’espagnol pour moi et vidéo de m… sur YouTube pour  Samuel (j’ai envie de chialer). 

3 reflexions sur “Premier wwoofing chez les Kiwis

  1. Brigitte HIEZ

    C’est toujours un réel plaisir de te lire Charlotte et de suivre vos aventures tellement variées
    Bonne continuation Bisous

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