Jeudi 14 novembre 2024
Dongi Village / Sorowako – Soleil et pluie – 30°
Simon, très en forme ce matin, malgré un réveil à 4h (grrrrr !), se lève à 6h et part courir jusqu’au lac. Après quelques longueurs, il décide de rentrer dans le club de tennis qui jouxte le lac. Il y rencontre un prof de sport avec qui il échange brièvement au bord du terrain. Deux minutes après, il se retrouve avec une raquette en main pour un autre type d’échanges. Quelques jeux plus tard, rendez-vous est pris pour une partie la semaine suivante. Y’a pas à dire, les indonésiens sont vraiment super accueillants.
Comme on est un peu jaloux de sa forme olympique et qu’on n’a pas de chantier prévu ce matin, on décide de partir tous les 6 au lac à pieds. Le paysage est toujours aussi merveilleux et l’eau délicieusement tiède. Trop chouette ! Apolline se fait de nouveau accoster et c’est reparti pour les séances photos. Un peu relou quand même au bout d’un moment.
Aujourd’hui, Aldi passe son concours pour devenir sapeur-pompier. Il fait déjà ce job mais en tant que bénévole et aimerait pouvoir vivre de ce métier. Malheureusement, les épreuves sont vraiment très difficiles et Aldi qui ne s’est pas assez préparé échoue de peu. Il est évidemment déçu quand il revient mais prend la chose avec philosophie. Il retentera sa chance l’année suivante. Ce qui est moche c’est qu’il s’est fait mal au dos pendant l’examen et qu’il est obligé de rester tranquille pour donner à son corps le temps de se remettre.
En début d’après-midi, Simon est sollicité pour aller installer des tentes pour un mariage qui aura lieu ce week-end. Il s’agit de structures métalliques soudées par Papa Aldi qu’il faut emboiter les unes aux autres afin de créer une grande structure bâchée pour protéger les mariés et les invités du soleil et d’une averse éventuelle.
Avec la préparation du mariage, Mama Aldi décide d’annuler le cours d’anglais mais nous propose de nous rendre sur le lieu de l’installation pour avoir un échange plus informel avec les enfants. Nino, Adam et Samuel se font littéralement harcelés pour être pris en photo avec les enfants du village. On sent que c’est un supplice pour Samuel et Adam. Par contre, Nino se prête au jeu avec plaisir et se fait faire le portrait sous toutes les coutures.
A présent, nous devons installer les décorations pour le mariage. Il s’agit d’immenses tentures en satin de couleur blanche et orange louées par Mama Aldi. Pour pouvoir les accrocher à la structure métallique, point d’échaffaudage. La grande échelle se transforme, sous les genoux experts d’Harris, l’homme à tout faire, en immenses échasses. C’est une vraie prouesse circassienne à laquelle nous assistons époustouflés, nous occidentaux, tandis que les locaux trouvent ça tout à fait normal. Une commission de sécurité française tomberait dans les pommes en voyant ce tableau.
Simon est réquisitionné pour faire des allers-retours en pick up afin d’aller rechercher du matériel. Les enfants, ravis et excités, montent tous à l’arrière du véhicule et c’est parti pour un tour gratuit du pâté de maison.
En fin de journée, nous sommes gentiment invités par la famille des mariés à partager leur repas avec toute la famille. C’est super sympa et nous passons un moment formidable immergés complètement dans la vie locale et parfaitement intégrés parmi les habitants.
Vendredi 15 novembre 2024
Dongi Village / Sorowako – Soleil et pluie – 30°
Réveil à 7h ce matin car Mama Aldi nous a demandé d’intervenir pour un cours d’anglais dans l’école publique de Sorowako. Cette école est le seul établissement scolaire gratuit à des kilomètres à la ronde. Toutes les autres écoles sont payantes. C’est très compliqué pour les familles de venir jusqu’à cet endroit mais elles n’ont pas le choix car elles ont peu de moyens.
Notre arrivée dans l’école est digne de la montée des marches à Cannes. Tous les élèves du collège magnifiquement vêtus de leur uniforme nous regardent comme des stars de cinéma et nous sautent dessus (presque littéralement). Une fois de plus, Samuel devient la mascotte de toutes les jeunes filles qui se pâment devant son mignon petit minois. Adam aussi fait fantasmer ces dames mais il n’est pas prêt à donner de sa personne et reste dans son coin.
La sympathique professeure d’anglais nous accueille très chaleureusement et nous demande de nous présenter les uns après les autres. Ensuite, elle nous répartit dans des groupes avec 8 élèves et nous devons essayer d’entamer un dialogue en anglais avec eux. L’exercice se révèle particulièrement difficile car la classe est archi bruyante. Il est très complexe de se concentrer sur les questions et les réponses. Les élèves dans la classe parlent fort et les élèves dans la cour passent leur tête par les fenêtre de la classe pour nous interpeler, ricaner ou juste observer les petits « boulés » (pour mémoire, « boulé » signifie étranger en indonésien).
Au bout d’une heure, notre calvaire prend fin. Ouf ! On n’en peut plus. Samuel a eu de la chance car il s’est retrouvé en binôme avec Apolline devant un groupe de garçons qui lui ont parlé de sport. Adam n’a pas eu d’autre choix que d’accepter de parler à un groupe de filles surexcitées mais il s’est plié lui aussi gentiment à l’exercice.
Après la classe, les élèves ont proposé à Samuel et Simon de lancer quelques paniers. Je suis heureuse de voire de la joie dans les yeux de mon fils dès qu’il aperçoit le panier de basket. Ils jouent donc quelques minutes puis nous repartons avec la professeur d’anglais qui nous invitent à aller boire un verre et manger des nouilles près du lac. Il est 9h30. Je m’abstiens de manger même si ce n’est pas très poli. J’ai peur de tout renvoyer aussitôt. Samuel m’imite mais tous les autres dégustent les excellentes nouilles locales.
Quand on remonte en voiture, on est déjà bien crevés mais la matinée n’est pas terminée. Il est l’heure d’aller découvrir le marché traditionnel de Sorowako. Encombrées d’étals regorgeants de denrées et de produits plus divers les uns que les autres, les rues sont difficilement arpentables à pieds. Les chalands nous interpellent et le mot « boulé » résonne des dizaines de fois dans nos oreilles fatiguées. Nous déambulons parmi des vendeurs de poissons (qui ne connaissant manifestement pas la notion de chaîne du froid), de négociateurs en marchandises importées à la mode indonésienne, de poussins colorés dans l’œuf, d’aiguiseurs de couteaux et de couturiers parqués dans des clapiers. Bref, un joyeux bazar organisé comme dans tous les marchés locaux. On a cependant bien du mal à apprécier car le soleil cogne dur et la densité de population sur ces quelques mètres carrés est très dense.
Retour à la maison pour un excellent repas de Mama Aldi. Depuis que nous avons résolu la question budgétaire, tout va pour le mieux. Elle est d’excellente humeur et nous nous payons même de bonnes tranches de fou rire déclenchés par les incompréhension sur la prononciation des mots en anglais.
En début d’après-midi, nous repartons pour finaliser la décoration du mariage mais nous sommes stoppés en plein travail à 17h car une pré-cérémonie a lieu avec la famille et les amis. Nous avons envie d’y assister mais grand mal nous en prend. La fameuse cérémonie dure deux heures dans une langue inconnue ressemblant à un gromelo imaginaire. Si les premiers chants sont énergiques et joyeux, le sermon du prêtre est d’une longueur démesurée et nous commençons à réfléchir à une échappatoire. Le problème c’est que nous sommes les seuls boulés de la salle donc très repérables. On est coincés, obligés de rester jusqu’à la fin.
Ouf, 19h30, il est l’heure du repas. Nous sommes une fois de plus invités par la famille et nous profitons de l’effervescence de la soirée pour papoter avec plein de monde. Après le repas, nous aidons à terminer la déco et c’est le moment d’euphorie pour les mariés (qui ont l’air d’avoir 13 ans chacun). Une ronde infernale se crée sur une musique indonésienne. Il s’agit d’une danse traditionnelle du pays qui n’en finit pas. La musique qui nous perce les oreilles finit de nous épuiser et nous rentrons crevés chez Mama Aldi. Encore une incroyable journée vécue au cœur de la vie indonésienne. Le temps des idées noires est passé, nous nous sentons parfaitement à notre place .
C’est impressionnant ! Mais quel succès les garçons ! Fait attention Charlotte on compte sur toi 😉😅
J’imagine que Samuel a du trembler avec ses cérémonies mariant des jeunes de 13 ans !