Tout droit jusqu'au matin …

Dangereuse Hanoï, malheureuse Quan Lan

Dimanche 6 octobre 2024

Hanoï / Soleil / 31°


Après une courte escale à Bangkok, nous prenons notre deuxième vol direction Hanoï. Nous arrivons à l’aéroport d’Hanoï avec 1 heure de retard. Il est 10h30 heure locale, 5h30 heure française et une nuit blanche derrière nous. Gros jet lag en perspective !!! Comme attendu, la chaleur est accablante. Heureusement, Jérémie (dit Jer), un copain de Simon, ancien rugbyman compiégnois, vient nous récupérer en maxi taxi. Il vit à Hanoï depuis 23 ans et va nous permettre de réfléchir à notre périple avant et après notre wwoofing.

Jer habite dans une vaste maison de plein pied et il a créé son restaurant une dizaine d’année auparavant : une pizzéria. C’est un endroit très joli, simple et accueillant. Il nous met à disposition un petit bâtiment juste pour nous qui sera parfait pour nous loger.

Repos toute la journée pour essayer de récupérer. On commence à réfléchir à l’organisation de notre périple au Vietnam. Nous exprimons le souhait de sortir des sentiers battus pour ne pas être dans le tourisme de masse. On ne sera pas déçus !

Petit resto vietnamien en soirée. On essaie les spécialités et déjà, pour certains estomacs, le choc des cultures se fait sentir. Nous sommes très fatigués mais contents de démarrer cette nouvelle aventure.

 

Lundi 7 octobre 2024

Hanoï / Soleil / 30°

Ce matin, nous décidons d’aller visiter Hanoï. Première étape de ce périple : marcher jusqu’à l’arrêt de bus. Dis comme ça, ça paraît tellement simple. Si seulement ! Après une bonne dizaine de minutes de marche sous un soleil de plomb, en passant par quelques terrains vagues malodorants jonchés de déchets, Samuel commence à se plaindre de ses pieds. Ses claquettes l’irritent. Impossible de passer la journée ainsi. Simon fait donc un aller-retour express pour aller récupérer chaussettes et chaussures afin que nous puissions poursuivre la journée correctement.

Nous finissons par arriver sur la rue principale, une espèce de grand boulevard, que nous devons traverser. Dis comme ça, fastoche ! Mais point de passage piétons à l’horizon ! Des dizaines (centaines??) de motos, scooters et voitures circulent dans les deux sens. Mot, Ai, Ba (1,2,3 en vietnamien) !  On se lance sur le boulevard en formation groupée, doucement comme nous l’a conseillé Jer, en croisant les doigts (et toutes les autres parties du corps croisables) pour que nous arrivions à franchir cette épreuve en un seul morceau (soit 5 morceaux entiers au total). C’est chose faite ! Ouf !

Nous montons dans le bus et arrivons enfin au centre d’Hanoï. Que dire de notre premier contact avec la ville ? De prime abord, la ville nous paraît bruyante, fourmillante, débordante de tout et de rien partout. Les rez-de-chaussée des maisons ont été transformés en bazars improvisés où se vendent des denrées alimentaires, des ustensiles, des tissus et tout une multitude de choses diverses et variées. Les trottoirs sont envahis par les vendeurs. Il faut donc marcher régulièrement sur la route mais ici le piéton n’est pas roi. C’est la loi du plus gros.

Samuel ne se sent pas très bien. Il n’a pas déjeuner ce matin à cause du décalage horaire et commence à avoir la tête qui lui tourne. On décide de s’arrêter faire le plein de sucres dans un petit troquet en bord de route. Nous prenons chacun une boisson (eau de coco, coca, sirop, …), le tout pour à peine 5€. Chouette ! Effectivement, la vie n’est pas chère au Vietnam ! 

On poursuit notre route à travers le vieux quartier des 36 rues, le grand marché couvert, une sorte de méga bazar organisé où on trouve de tout, sauf de la nourriture. Puis direction la grande rue Dien Bien Phu et ses ambassades aux architectures de maisons coloniales. On souhaite passer devant le Mausolée mais nos shorts trop courts ne nous le permettent pas. Nous croisons la « rue du train », attraction touristique à elle seule. C’est vrai que c’est assez marrant. Une voie ferrée passe en plein centre ville et, régulièrement, la police bloque toute la circulation  du boulevard pour laisser passer un train. Une fois le train parti, la rue, bourrée de mignonnes échoppes (pour touristes) de chaque côté de la voie, reprend le cours de sa journée. 

Mon premier avis sur la ville est assez négatif. Je ne m’y sens pas à ma place : trop de bruit, trop de monde, trop de mouvements, trop de saleté, trop de stress. J’ai hâte de rentrer. On fait une pause dans une sorte de boulangerie française (on a un peu le mal du pays) et on se régale de petites pâtisserie pas locales du tout.

La journée a été longue et nous ne rentrons qu’à 18h chez Jer. Nous sommes épuisés et très poussiéreux. Jer nous ramène des plats emportés. On mange à la maison et les enfants vont vite se reposer. La journée n’est pas terminée pour nous car nous devons encore planifier l’excursion de la semaine : logement, taxi…

Si on devait résumer la circulation à Hanoï : 

 

Mardi 8 octobre 2024

Hanoï / Soleil / 30°

On décide de ne pas bouger de la journée. Les enfants en profite pour récupérer leurs leçons de CNED en retard, pour se reposer aussi. En début d’après-midi, Adam et Simon enfourchent des vélos pour aller à la salle d’escalade toute proche.

Jer rentre tard mais on décide quand même d’aller manger dans le quartier dans un restaurant traditionnel : Samuel à l’arrière du vélo d’Adam, Nino à l’arrière du scooter de Liam, Charlotte en amazone sur le vélo de Simon,  Jer et Marcel sur la moto.

Le restaurant est excellent : nous goûtons à un plat typique: Le Lao. Il s’agit d’une sorte de bouillon parfumé dans lequel on vient faire bouillir tout un tas de mets (légumes, viandes, nouilles, lard, poulpes…). Jer nous le présente comme « la fondue vietnamienne ». C’est exquis ! C’est un plat qu’on partage tous ensemble. Chacun met des choses dans la marmite et on récupère ce que l’on veut dans nos bols individuels. Nino se régale avec le poulpe bouilli. On commence petit à petit à maîtriser les baguettes, sauvages au premier abord.

Un karaoké ambulant vient proposer aux clients de chanter dans la rue avec micro et enceinte contre une petite rémunération. Une cliente chante à tue-tête ce qui doit être un des tubes du pays. Une des serveuses craque complètement sur Nino qu’elle trouve super beau. Il a droit à des questions sur son pays, son âge, s’il a une copine… Bon, impossible de la convaincre de faire une photo avec lui mais j’ai réussi à la prendre en photo en douce. Cette dragouille vietnamienne met en joie toute notre tablée.

Nous rentrons assez tard de notre virée en intervertissant nos moyens de transport. Petit arrêt rapide à une boutique de thé frappés locaux. Les enfants se régalent.

On a vraiment passé un super moment et les enfants commencent enfin à papoter ensemble. Il est l’heure d’aller se coucher car demain nous partons pour une virée direction la baie d’Ha Long dont on a tant entendu parler.

 

Mercredi 9 octobre 2024

Hanoï – Quan Lan / Soleil / 30°

Départ en taxi à 8h30 pour le port de Van Don. Réveil à 7h. Ça pique pour les enfants ! La baie d’Ha Long est réputée pour sa beauté mais aussi pour le nombre énorme de touristes venant la visiter. Nous avons pris le parti de nous éloigner de l’épicentre touristique (l’île de Catba) pour la découvrir plus au Nord.

Nous arrivons au port de Van Dan à 11h. Très tôt au regard de l’horaire de départ du bateau (13h30) mais on préfère voir large et attendre plutôt que de louper le bateau. Et bien nous en a pris ce jour-là ! En effet, convaincus de l’omniprésence des terminaux de cartes bleues dans le monde entier (Ah, ces européens qui pensent que tout fonctionne comme chez eux !), nous sommes partis avec peu d’argent liquide sur nous, seulement 3 000 000 de dong soit environ 120 €. Or, nous apprenons que nous ne pouvons payer qu’en liquide le prix du billet aller/retour (80 €) et qu’il n’y a aucun moyen de paiement autre que le cash sur l’île. Nos 40€ restants correspondent au tarif de nos deux nuitées d’hôtel (oui, c’est 20€ la nuit pour 5 personnes !!). Impossible donc de partir avec si peu de cash sur nous. Commence alors une quête digne de la finale de Pékin Express. Nous courons partout, allons dans les hôtels, demandons aux commerçants, au taxis, aux passants, s’ils peuvent nous dépanner de cash en échange d’un virement paypal (puisque paypal est  notre seule possibilité de transfert d’argent au Vietnam) mais, malgré la gentillesse des vietnamiens et leur grande envie de nous aider, impossible de parvenir à trouver de l’argent. La difficulté de communication se fait d’autant plus sentir dans ces moments-là où nous savons que le temps nous est compté jusqu’au départ du bateau.

Il est 12h45. le stress est à son comble ! Simon part finalement voir si la banque du coin peut faire quelque chose pour nous et là, miracle, il trouve un distributeur automatique dont personne ne nous a parlé depuis 1h30 ! Ouf, nous sommes sauvés ! Nous pouvons donc tirer du cash puis remplir les formalités administratives et prendre le bateau comme prévu.

Nous étions à 2 doigts de reprendre un taxi en sens inverse : 2h30 de route pour rien. On est vraiment soulagés !

Notre bateau s’avère être un speed boat. Nous arrivons avec peine à regarder à l’extérieur mais apercevons quand même les magnifiques formations rocheuses de la baie. Effectivement, nous sommes loin des lieux touristiques. Nous sommes en fait les seuls étrangers dans le bateau et le seul bateau dans la baie. C’est aussi ça l’immersion profonde dans le pays : avoir du mal à communiquer et se sentir bien isolés parfois.

Nous arrivons sur l’île de Quan Lan et, malgré la forte sollicitation des voiturettes sur place, nous décidons de parcourir à pieds les 2 kilomètres qui séparent le port de la ville. Aie ! Quelle idée ! Nous voici partis pour 30 minutes de marche en plein cagnard et dans un paysage de désolation. De  nombreux arbres sont déracinés, des déchets et des gravas jonchent le sol, des toitures ont été arrachées. Quelle tristesse !

Nous trouvons sans mal notre hébergement, un petit hôtel un peu en retrait de rue. La chambre semble propre et, grosse chance, le jeune homme qui nous accueille parle français. Il s’agit de James, un jeune vietnamien qui habite Paris depuis 10 ans et qui vient rendre visite à sa famille. Il nous explique que l’île n’est plus la même depuis le passage du typhon le mois dernier. Nous avions effectivement pu le constater en arrivant. Tout est à réparer mais les locaux ne se pressent pas car d’une part ils n’ont pas forcément les moyens de faire les réparations maintenant et d’autre part, ils ont le temps. En effet, la saison du tourisme vietnamien est terminée et leur objectif est de remettre en état pour l’été prochain. Nous sommes les seuls européens de toute l’île. On est vraiment dépaysés.

Pour terminer notre journée, on va faire un petit tour sur la plage à proximité. Samuel et Adam ne résistent pas à l’appel de la mer et goûtent la douce température de l’eau. Puis nous rentrons prendre une douche avant d’aller dans un  petit resto en face de l’hôtel. On se régale encore.

En rentrant, nous découvrons que l’hôtel n’est finalement pas si propre que ça. Une grosse blatte nous attend dans l’escalier et une seconde dans notre chambre. Au secours ! Plus d’accueil dans l’hôtel, on se débrouille tout seul pour tenter de rendre la chambre plus saine. On met la blatte dehors, on inspecte tous les lits, on secoue les draps et on regarde dans tous les coins. La chambre semble ok. Il est maintenant temps de dormir après cette journée plutôt stressante.

 

Jeudi 10 octobre 2024

Quan Lan / Soleil / 30°

Réveil tranquille. On prend une voiturette négociée par notre hôte pour aller passer la journée sur la plage de Min Chau. La plage la plus « touristique » de l’île. Quel choc à notre arrivée !! La plage est en fait un immense dépotoir à ciel ouvert. Tous les cabanons touristiques ont été détruits pas le typhon, les détritus jonchent le sable et tout n’est que désolation. Seul un bâtiment a conservé son toit en tôles. En-dessous quelques transats et plateformes en bois ont été réinstallés. Nous sommes les seuls touristes à être ici. Les seuls tout court. La première impression est assez désagréable car, une fois de plus, nous avons la sensation de n’être pas à notre place.

Difficile de profiter pleinement alors que nous avons sous nos yeux un paysage dévasté. Cependant, nous comprenons que notre présence contribue aussi, pour une part, à l’activité économique du pays et permet aux locaux de vivre. Bon, on prend sur nous et on décide de saisir ce moment tous les 5 sur une plage. Cela n’arrivera peut-être pas si souvent que ça.

La personne qui s’occupe de cet endroit nous donne un paddle, des rames et des gilets. Il fait très beau, l’eau est à bonne température. C’est avec un enthousiasme d’abord modéré (pour moi en tout cas) que nous nous badigeonnons de crème solaire puis nous trouvons petit à petit du plaisir à être là. La mer est belle et les vagues donnent de magnifiques occasions aux enfants de jouer. Nous passons un agréable moment de détente malgré les circonstances.

   

Simon et Nino partent en quête d’un repas pour ce midi. C’est loin d’être évident car tout est fermé. Normalement, cette plage n’est utilisée que par des touristes vietnamiens et uniquement en été. Donc les locaux ne voient pas d’urgence à tout reconstruire rapidement et prendront sans doute le temps afin que tout soit prêt pour le lancement de la nouvelle saison l’an prochain. 

Nino et Simon trouvent finalement une sorte de salle des fêtes où a lieu une réunion de famille. Gentiment, les locaux acceptent de leur vendre un sac de riz, des œufs frits, des concombres et de la pastèque. Ce sera parfait ! Nous repartons en voiturette vers 15h pour aller faire une sieste et un peu de CNED à notre hôtel.

Vers 17h, tandis que le soleil commence à se coucher, nous repartons pour une promenade sur la plage découverte hier et une jolie séance photo.

    19h : après une bonne douche, nous allons au même resto qu’hier et prenons des plats différents. C’est une fois de plus la grosse régalade. Belle fin de journée et gros dodo rapidement car nous devons nous réveiller tôt demain pour prendre le premier bateau de la journée.

Vendredi 11 octobre 2024

Quan Lan – Hanoï / Soleil / 30°

6h : Réveil aux aurores (enfin, pour nous, Français, car les vietnamiens se lèvent plutôt vers 5h du matin et démarrent leur journée très tôt). Petit dej en vitesse et finalisation des sacs.

6h30 : On prend une voiturette vers le port.
7h : Départ du bateau après vérification des passeports et trajet en sens inverse. Cette fois, Simon et moi décidons de nous mettre à l’arrière du bateau, à l’extérieur afin de profiter mieux du paysage. Pas de chance, le moteur du bateau a besoin de « respirer ». Nous avons donc droit à un concert de décibels durant toute l’heure de trajet. Peut-être avons-nous perdu un peu de notre ouïe durant ce transport. Tant pis !

8h30 : Nous reprenons le taxi pour Hanoï où nous sommes heureux de retrouver Jer et sa jolie petite maison. Mais nous ne pouvons pas traîner car, dans quelques heures, nous prenons un bus de nuit  qui nous emmènera vers Hoï An et notre prochain Wwoofing. C’est reparti pour l’organisation des sacs. Nous décidons de laisser des affaires chez Jer car nous n’avons plus besoin de nos habits chauds pour le moment. Nous voilà donc partis avec 3 gros sacs au lieu de 5. Pas mal !

Le trajet en taxi de la maison de Jer jusqu’à l’arrêt de bus est encore une épreuve car, à cette heure-ci, Hanoï est encombrée de bouchons et le stress monte en voyant l’heure tourner et celle de notre bus approcher à grands pas.

Nous finissons par arriver à l’heure et cherchons notre bus dans l’obscurité en essayant de nous faire comprendre par les locaux qui ne parlent pas du tout anglais. Ouf ! On est dedans ! Nous avons chacun un siège attribué, une sorte de couchette mais vraiment tassée. Claustrophobes s’abstenir !

Toute la famille est bien installée. Espérons que la nuit soit bonne. Wwoofing, nous voici !!!!

10 reflexions sur “Dangereuse Hanoï, malheureuse Quan Lan

  1. Laurence Galli

    Et oui on perd tous nos repères au Vietnam ! Vous allez bientôt trouver vos marques je n’en doute pas (surtout à hoi an dont je garde un très bon souvenir… il y a 25 ans environ !). Et continuez à bien vous régaler (jamais mieux mangé que là-bas !)

  2. Marie H

    Wahou! Sacrée transition avec le mode famille Hingalls du précèdent épisode !
    J’espère que vous parviendrez à vous acclimater.
    On attend la suite ! 😜

  3. Émilie

    Ça me rappelle de bons souvenirs de notre première virée en Asie ! Déroutant au premier abord mais nous avions très vite pris nos marques ! Aujourd’hui encore quand nous devons traverser en Europe et que les gens hésitent , on repense à nos folles traversées à Bangkok !
    Bonne continuation !

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