Samedi 14 juin 2025
Powell River/ Soleil / 17°
Encore une chouette journée aujourd’hui. Nous entrons dans une petite routine hebdomadaire.
Côté cuisine : quiches et tartes en série de Simon, oignons, fromage, rhubarbe. Nos hôtes savourent autant le goût des mets que le temps qu’on leur libère en faisant la cuisine.
Côté mer : étoiles et concombres se languissant sous l’eau, paddling en duo féminin pour Chelsea et moi accompagnées de Samuel en solo pendant 2h30. Le temps a filé sans nous en apercevoir.
Côté tente : réveil hyper matinal pour Adam qui regarde la coupe du monde d’escalade des filles.
Côté fauteuil : Nino lit, joue, scrolle et écoute de la musique vivant sa meilleure des vies.
Côté école : CNED terminé, derniers devoirs rendus par Samuel, angoisse des réinscriptions au lycée pour Adam (le CNED n’est pas foutu de nous donner les documents en temps et en heure).
Côté linguistique : amélioration nette du niveau d’anglais pour tout le monde. J’aime cette langue mais impossible de prendre un accent correct.
On ne bouge pas de la propriété et pourtant nous n’avons pas la sensation d’être « coincés ». Probablement car il y a tout ici pour être bien.
Dimanche 15 juin 2025
Powell River/ Soleil / 20°
Ce matin, petit dej devant la finale hommes de la coupe d’escalade à Berne. Adam s’est à nouveau réveillé à une heure du matin pour pouvoir voir les demi-finales. Il va finir épuisé.
Aujourd’hui, nos hôtes nous proposent d’aller faire une excursion en bateau vers l’île en face de la maison, Savary Island, qui possède une jolie plage de sable fin.
Les bateaux se composent ainsi : Samuel et Adam ont chacun leur paddle, Simon et Nino partagent un canoë, Paul (le frère de Chelsea) et Flint (le fils de Paul) un autre, Isabelle, Lou et Twayla (la fille de Paul), sont sur un kayak et je partage un kayak avec Chelsea.
Le temps est superbe. Il n’y a pas de vent. La traversée est tranquille et dure une heure environ. J’en profite pour papoter avec Chelsea de tout et de rien, de la vie au Canada, de ses relations avec ses enfants, de ses choix éducatifs, … C’est très intéressant. Samuel traîne a l’arrière du peloton. Il s’amuse à s’inventer des histoires. Il est costaud car il arrive à la plage tout seul après plus d’une heure trente de rame. Simon et Nino restent quand même à proximité au cas où.
L’île est vraiment belle et la plage très agréable et très grande. Nous sommes presque tout seuls.
Nous faisons la pause déjeuner tous ensemble. C’est dommage que Chris n’ait pas pu venir avec nous.
Nous jouons avec les jeunes dans les « sables mouvants », un petit plouf dans la mer pour les plus courageux et il est déjà l’heure de repartir.
Pour le retour, nous ne changeons pas les équipages. Simon aide un peu Samuel qui galère sur son paddle contre le vent et le courant.
Retour à la maison vers 16h. Certains ont pris quelques coups de soleil.
Repas du soir à 18h.
La soirée se poursuit entre jeux et lecture. Une très belle journée de vacances.
Lundi 16 juin 2025
Powell River/ Soleil et nuages / 17°
Plantation d’oignons et récolte de fraises.
Prise de tête pour les révisions de français avec Samuel. Nous avions convenu tous les deux que les derniers jours de juin seraient consacrés à quelques révisions de base sur l’orthographe, la grammaire et la conjugaison. Mais il me faut déployer des trésors de patience et de pédagogie pour arriver à le mettre au boulot chaque jour. Ça me pompe une énergie de dingue.
Ici, le rapport à l’école, tout au moins à l’école primaire est complètement décomplexé. Il y a beaucoup de familles qui font l’école à la maison et, si un jour un enfant n’a pas trop envie d’aller à l’école, ce n’est pas grave. Je me rends bien compte que l’institution française met une grande pression sur les écoliers (et sur leurs parents par la force des choses).
Le rythme des repas aussi est très souple. Petit dej quand on se réveille, lunch quand on est dispo et avec ce qu’il y a et dîner à 18h. Entre temps, plein de petits snacks pour couper l’appétit. Vraiment différent de nos traditionnels trois repas par jour français.
Soirée crêpes ce soir. Le temps de leur engloutissage fait honneur à leur réussite mais pas au temps passé par Simon derrière les fourneaux.
Mardi 17 juin 2025
Powell River/ Soleil et pluie / 17°
Le frère de Chelsea, Paul, nous demande de l’aide pour le nettoyage de leur forêt (oui, la propriété est très grande) en vue de la venue d’une broyeuse le lendemain matin. Nino taille les pêchers et Simon et moi empilons les branches coupées.
Grande discussion ce midi avec Adam autour de la notion de prise d’initiative. Toujours la même rengaine. Nous n’arriverons pas à nous mettre d’accord.
Cet après midi, désherbage avec Paul. Il est d’une efficacité redoutable et le petit jardin en contrebas de la grande serre se refait une beauté en l’espace de deux heures.
Encore quelques couacs dans la communication en anglais. On ne s’est pas compris avec Chelsea pour la préparation du repas du soir et on n’a pas cuit le poulet. Oups ! Ni une, ni deux, Simon prépare ses fameuses lasagnes. On se régale. On parle un peu en français avec Chris qui a un très bon niveau. Il est vraiment charmant. Tout est tellement facile dans cette famille. On est vraiment bien intégrés.
Mercredi 18 juin 2025
Powell River/ grisaille et pluie fine / 17°
Au boulot ! Ce matin, on ramasse les cailloux et on terrasse le sol qui recouvre la nouvelle fosse sceptique. Gros boulot pour une personnes seule (Paul avait prévu de s’y coller) mais rapide pour une équipe de 5. Nino, Simon, Paul, Chelsea et moi travaillons d’arrache-pied et, au bout d’à peine deux heures, le terrain est prêt à accueillir de la nouvelle pelouse. Paul nous est très reconnaissant pour notre aide. On sent que ça le soulage d’une tâche longue et pénible.
Pour la fin de matinée, nous allons nettoyer les abords de la forêt afin que la route principale soit bien propre et dégagée.
L’entreprise de broyage est passée ce matin et a laissé des tas de copeaux de bois sur le chemin. Ce sera parfait pour réaliser les allées de leurs différents potagers et pailler les légumes.
Lunch sur le pouce avec ce qui traîne dans le frigo. Chelsea a réussi à trouver le temps de faire de délicieux scones fraises-rhubarbe. Nino a bien du mal à ne pas tous les engloutir.
On poursuit le nettoyage de l’allée dans l’aprem puis lecture et petit point sur les lettres de candidature de Nino. Il souhaite trouver un petit boulot l’an prochain et, pour cela, veut envoyer dès à présent les lettres aux théâtres et bibliothèques sur Lille pour prendre un peu le pouls des possibilités.
La soirée est très sympa. Comme d’habitude, rigolades, grondage des deux petits qui ne font pas beaucoup d’efforts pour s’intéresser à nos hôtes, jeux de société, lecture et dodo à 21h30 pour Simon.
Les journées passent vite et sont bien douces.
Jeudi 19 juin 2025
Powell River/ Soleil / 20°
Deux semaines déjà que nous sommes arrivés à Powell River. J’ai l’impression que c’était hier. Les journées s’enchaînent avec un petit ron ron bien huilé maintenant.
Réveil entre 7h et 8h pour les travailleurs (plutôt vers 9h pour les jeunes), petit dej dans la foulée et démarrage des travaux de wwoofing vers 9h-9h30 selon nos hôtes.
Aujourd’hui, c’est travail en autonomie pour remettre en état les rangées de framboisiers. Si Simon a toujours le même entrain et Nino est plongé dans ses podcast, pour moi, aujourd’hui, c’est un peu la soupe à la grimace. Probablement le mal de tête de cette nuit qui ne veut pas me lâcher. Je n’ai pas envie de bosser mais je prends sur moi car les framboisiers ont vraiment besoin de notre aide. L’un des poteaux de maintien est tombé et les arbustes ont poussé en vrac. Ils sont en train d’étouffer sous leur propre poids et sous la pression des liserons (qui répondent en anglais au joli nom de Morning Glory) qui ont poussé de tous côtés. Simon replante le poteau, on redresse les framboisiers, on désherbe, on ramasse tous les déchets. La matinée passe finalement très vite et mon humeur bougon se transforme en énergie positive petit à petit.
Même boulot pour moi dans l’aprem tandis que Simon va faire joujou dans la grande serre avec la débroussailleuse.
Fin de la journée à 17h. Le temps est magnifique.
J’ai préparé un Dahl lentilles-patates douces ce soir. On se régale .
Je vais ensuite passer une heure et demi à lire devant la mer et regarder le soleil se coucher. Le bonheur. Simon et les enfants jouent pendant ce temps. Que demander de plus…
Vendredi 20 juin 2025
Powell River/ grisaille / 17°
Au programme de la journée : cueillette de salades et carottes pour le marché, nettoyage et désherbage de la serre, épandage de copeaux dans les allées. Aprem en ville : escalade, laundry, supermarché, bibliothèque et glacier. On a maintenant notre petite routine du vendredi.
On se sent parfaitement intégrés dans cette famille. On se demande parfois s’ils n’aimeraient pas être un peu plus tous les 4 mais, au regard du nombre de gens qui déboulent chez eux à n’importe quelle heure et du souhait des enfants d’accueillir des wwoofeurs de façon presque continue, il semble que cela ne leur pose pas de problèmes.
La journée a été mitigée entre soleil, grisaille et petit pluie fine. Malgré ce temps un peu maussade, le lieu est toujours aussi splendide et quelques minutes seulement devant la mer me requinque aussitôt.
Ce soir, on a joué a Blanc Manger Coco en anglais. Mes connaissances en mots en dessous de la ceinture sont inexistantes. Par contre Nino comprend tout. On rigole bien.
Nous sommes dans notre lit à 20h30 pour bouquiner et aussi pour laisser nos hôtes respirer un peu. J’ai enchaîné deux bouquins de Margaret Atwood « La servante écarlate » et « Les testaments » (la suite de la servante) qui étaient en français dans la bibliothèque. Il faut dire que mon premier contact avec un roman en anglais était un livre de Danièle Steel récupéré dans une boîte à lire aux Etats-Unis et que c’était tellement mauvais que j’ai un peu de mal à me replonger dans un livre en anglais. Mais c’est prévu. Simon, de son côté, termine avec difficulté « L’anomalie » qui ne lui plait pas trop. Il s’étonne que ce soit le livre préféré de Nino. Aaaah, les goûts et les couleurs.
Nous avons finalement réussi à trouver une voiture d’occasion pour remplacer notre 5008. Espérons qu’elle tienne quelques années sans nous poser trop de problème. C‘est papa qui gère tout le côté administratif pendant notre absence. Un grand merci a lui. Ça nous facilite grandement la vie.