Salut c’est Charlotte. Je reprends la plume car, maintenant, Simon doit conduire le camping-car. Et comme on va avoir beaucoup, beaucoup, beaucoup de kilomètres à faire, je le déleste de la lourde tâche d’écrire nos péripéties quotidiennes et je reprends le flambeau.
Petit résumé rapide de notre transition entre le Pérou et les USA. C’était long, long, vraiment très long. 11 heures d’attente à l’aéroport de Lima ! On en avait ras le bol d’autant que notre vol a été retardé de 2 heures (22h40 au lieu de 20h40) et qu’au moment de l’embarquement, le personnel de bord a mis la pression à tous les passagers en nous expliquant que si on n’arrivait pas à embarquer en moins de 40 minutes, l’avion ne pourrait pas décoller aujourd’hui car l’aéroport ferme à minuit et que nous devrions attendre le lendemain pour partir. Autant dire que nous avons tous été très sages et efficaces et hop, l’avion a pu décoller. Ouf !!!
Par contre le retard nous a mis un coup de stress car notre correspondance à Houston était très courte pour récupérer nos bagages, les réenregistrer, repasser les contrôles et la douane. Bref, gros speed à 8h du matin avec peu de sommeil au compteur. Je vous laisse imaginer nos têtes en vrac à notre arrivée à San Francisco.
Samedi 3 mai 2025
San Francisco – Dublin / Soleil / 17°
Finalement, tout est bien qui finit bien. Arrivée à San Francisco à l’heure prévue, petit Uber à 150€ pour 40 minutes ( oui, vous avez bien lu, les USA vont nous laisser sur la paille!) et check in dans notre hôtel de Dublin où, Alléluia, nous pouvons nous doucher (merci !!!). Et, comble du bonheur pour les enfants : il y a une télé et de la co !!!
Il est déjà 14h30 quand nous terminons nos sandwichs achetés rapidement au supermarché du coin. Après une sieste rapide, Simon et moi partons à pieds pour récupérer notre camping-car dont nous parlons depuis si longtemps. Surprise ! Il est ENOOOORME !!! Super chouette et bien équipé à l’intérieur mais tellement grand et gros !! Comment va-t-on réussir à se garer avec un engin pareil ??
Notre commercial nous explique tout mais en anglais bien entendu et en vitesse rapide. Il y a tant de trucs techniques à savoir. Espérons qu’on arrivera à se souvenir de tout.
On préfère laisser le monstre au parking de location cette nuit. Simon viendra le rechercher demain matin. Les enfants ont hâte de le découvrir.
Après un nouveau sandwich avalé en vitesse, on s’écroule tous de fatigue dans nos lits propres et bien moelleux.
Dimanche 4 mai 2025
Dublin – Carmel by the sea / Soleil / 17°
A notre réveil, Simon est déjà de retour accompagné par Gargantua, notre camping-car géant prêt à avaler les miles avec la famille Goasguen à l’intérieur. Pour rester dans le thème, avant de prendre possession du véhicule, nous profitons du petit dej gargantuesque proposé par l’hôtel et qui justifie à lui seul le coût exorbitant de la nuit.
La découverte de notre maison sur roue pour un mois met les enfants dans un état d’excitation paroxystique. On entend des oh!, des ah!, des youhou! et des rires de contentement exprimé pleinement. Nous sommes ravis. Samuel essaie tous les boutons et commence à réfléchir à l’organisation générale des couchages.
Les trois heures suivantes sont consacrées au ravitaillement. Contre toute attente et malgré ce qu’on nous avait dit ou que nous avions lu, nous avons trouvé tout ce que nous cherchions et particulièrement des légumes à des prix très raisonnables, proches des tarifs français. Génial !
Tout le monde s’installe dans notre nouvelle demeure. Simon prend ses marques de conducteur et c’est parti pour notre road trip d’un mois !
Je me suis inscrite comme conductrice secondaire mais, très honnêtement, même si j’ai déjà conduit de gros camions, je préférerais ne pas avoir à piloter Gargantua.
Durant ce premier trajet, un peu comme sur le bateau, on écoute. Le ronronnement du moteur, les bruits intérieurs et extérieurs, l’entrechoquement de la vaisselle mal calée, le vent dans les fenêtres entrouvertes… On écoute en grande vigilance. Pour le moment, nous ne sommes pas trop sereins mais on espère que ça va venir.
1h30 plus tard, on trouve un parking presque vide à Santa Cruz. On prend 4 places pour se garer mais n’en payons qu’une. Jolie plage américaine avec ses nombreux filets de beach volley. Fête foraine permanente, manèges bruyants, peluches à gogo, feu d’artifice de couleurs, odeurs de guimauve et de croustillons. On en prend plein les mirettes.
Une heure plus tard, on repart direction Carmel by the Sea. On arrive pile pour le coucher du soleil qu’on observe depuis la mignonne plage aménagée de cette tranquille station balnéaire. Il commence à faire frais.
Fin de journée sur le parking d’une zone commerciale. Durant la première demi-heure de notre installation, on scrute partout autour de nous pour voir si c’est ok, si on ne gêne personne, si on ne vient pas nous déloger. Il faut dire que Gargantua ne passe pas inaperçu avec ses 8m de longueur, ses 2,30m de largeur et ses 4m de hauteur. Bon, personne n’arrive en hurlant, pas de sirène de police non plus. On s’installe pour la nuit. Et c’est parti pour la dînette dans notre trop mimi mini cuisine puis dodo tôt. On verra si on doit lever le camp dans la nuit. Le spot n’est pas très sexy mais c’est bien de pouvoir profiter d’un endroit gratuit dans ce grand pays où l’argent est roi.
Lundi 5 mai 2025
Carmel by the Sea – Gaviota / Soleil / 18°
Nuit fraîche mais complète. Apparemment nous n’avons pas dérangé. On petit dej et on part aussitôt. On va essayer de ne pas trop utiliser la douche car le réservoir d’eau n’est que de 200 litres pour tous usages donc ce sera lavage de chat jusqu’à un camping digne de ce nom.
Ce matin, on roule 15 minutes jusqu’à un spot sur la côte nommé Point Lobos, une réserve naturelle magnifique qui nous rappelle les incroyables paysages de la presqu’île de Crozon. On galère un peu pour trouver un endroit où garer Gargantua mais on finit par y arriver sur le bord de la route. Je crois que parquer le monstre va être notre challenge de tous les jours!
La rando improvisée dure 2 heures et nous émerveille avec son paysage ciselé permettant aux vagues de se briser en grands jets sur les rochers. Le temps est au beau fixe et la température agréable. On s’en met plein les yeux. Cet endroit de la côte ouest est vraiment superbe. Quelques phoques se dorent la pilule sur une plage en contrebas et profitent de l’instant.
Arrêt à Monterey pour le repas du midi. On se gare dans une rue parallèle à la côte après avoir refusé de payer un parking 40$ pour une heure!!! Tout va bien pour la préparation des repas, on est opérationnels. La cuisine est très fonctionnelle et les repas (relativement) diversifiés. En tout cas, personne ne se plaint.
Après la pause, c’est reparti pour 3h30 de route. On se rapproche peu à peu de Los Angeles. RAS durant le trajet. Simon conduit, Nino et moi bouquinons, Adam et Samuel, allongés et ceinturés sur le canapé regardent un film. La belle vie! Adam fait aussi un peu de CNED car il doit rendre ses derniers devoirs avant le 30 mai. Il lui en reste 7. Il ne faut rien lâcher. Pour Samuel, c’est plus simple. On terminera son CNED en juin quand on sera posés au Wwoofing du Canada.
Bon, maintenant on se concentre : réussira-t-on à trouver un lieu pour la nuit? Simon a repéré une zone sur le bord de l’autoroute. On va bien voir. Finalement, on arrive au spot à 19h . Il y a de la place et on a vue sur mer. Parfait. Bon, un peu bruyant quand même mais ça fera le taf pour une nuit. Des pâtes, un petit jeu de cartes et au dodo.
Mardi 6 mai 2025
Gaviota – Los Angeles/ grisaille/ 15°
Le réveil matinal de Simon permet de saquer toute la tribu de bonne heure. Après réflexion, changement de programme. Nous ne nous arrêtons pas à Santa Barbara comme prévu mais filons directement à Venice Beach. La route de Malibu est bloquée. Nous ne pourrons donc pas y jeter un œil. Tant pis.
Après 3h de route, nous entrons enfin dans Santa Monica et tentons de nous garer dans un parking près de la jetée. Tarif exorbitant pour les gros véhicules de 40$ la journée. Pas de tarif à l’heure, c’est un forfait non négociable. Tous les moyens sont bons pour faire un max de fric! On fait donc demi tour et on trouve à se garer le long de la plage pour 8$ les deux heures. Ça nous va mieux.
Arrivée à Venice Beach sous la grisaille, fait rarissime selon les locaux. Le soleil tarde à percer. En nous garant, une américaine survoltée vient nous donner quelques conseils et profite de notre statut de Français pour nous demander (lire la phrase qui suit le plus vite possible) « si on ne connaîtrait pas un bon plan logement à Cannes car elle y part dans une semaine mais ne sait pas où loger pas cher et que c’est vraiment trop galère de trouver un lieu où dormir et qu’elle peut aussi aller à Nice mais que c’est quand même loin de Cannes et qu’elle voudrait être à Cannes même mais pour pas trop cher car elle sait que c’est pendant le festival mais que c’est pour ça aussi qu’elle y va sur cette période mais que les hôtels coûtent un bras et qu’elle veut bien dormir n’importe où mais qu’elle emmène son chien et qu’il faut qu’ils acceptent les animaux et que du coup c’est encore plus galère et que ce serait sympa si j’avais des bons plans à lui donner pour trouver un logement pas cher dans le coin ». Tout ça en anglais, bien sûr. ☺️
Démarre alors un dialogue de sourd où je tente de lui donner des conseils mais je sens bien que la dame (probablement sous amphétamines) est en surcharge cognitive. Elle finit par prendre congé d’un coup en me remerciant avec un grand sourire et emmène son chien faire ses besoins un peu plus loin. « Bizarre cette dame », dis-je aux garçons. « Pourquoi bizarre, me répondent-ils, elle est juste américaine ». Les clichés vont bon train.
La balade jusqu’à la jetée est très agréable. Malgré les nuages, le ciel est ultra lumineux. On admire déjà le gigantisme des USA : plage immense, parc de loisirs géant, route disproportionnée, manèges impressionnants, rires ultra bruyants… Pas de doute, on y est.
Après cette petite visite et un repas sandwichs rapide dans le van, on prend la direction de notre camping. On a choisi la facilité à Los Angeles en prenant deux nuits au camping pour avoir un pied à terre sécurisé le temps de visiter la ville.
Pour se garer, Simon est guidé par un agent du camp. Ça nous aide grandement ça l’emplacement n’est pas bien large. Ça nous rappelle les entrées dans les ports avec le Kusupa.
Bon, le camping n’est pas fou pour le prix payé (90$ la nuit !!!) mais on est au calme, les douches sont chaudes. et on a une bonne connexion wifi. Ça va le faire. On est arrivés tôt. Adam en profite pour avancer sur le CNED, Simon et moi essayons d’anticiper l’organisation pour les prochains jours.
A 18h30, Simon part avec Samuel dans un bar pour aller voir le match de NBA, les Warriors de San Francisco contre les Wolfs de Minesota. Nous avons expliqué à notre petit bonhomme que, malheureusement, nous ne pourrions pas réaliser son rêve : aller voir un match de NBA en direct dans le stade. En effet, les billets sont à 330$. Impossible de faire rentrer cette dépense dans notre budget. Après avoir tourné son nez, il nous a gentiment dit qu’il comprenait et a accepté la proposition alternative d’aller voir le match dans un bar. Il grandit notre Samsam. Malheureusement, ils se font refouler du premier bar dans lequel ils entrent car celui-ci est réservé aux majeurs uniquement. Ils passent finalement un bon moment dans un deuxième bar un peu plus loin et encouragent avec force les joueurs.
Soirée tranquille avec pizzas au micro ondes. Ouach, bof. On s’endort à 22h bien crevés.
Mercredi 7 mai 2025
Los Angeles / Soleil / 25°
Simon se réveille tôt. Sur les conseils d’un des membres du camping, nous avons décidé de louer une voiture pour la journée afin de visiter la ville. En effet, LA est immense. C’est en fait un mini centre ville auquel s’agrègent des banlieues mais, au final, tout est loin de tout. Nous avions pensé nous déplacer en bus mais il y a déjà 2h30 de bus avant d’arriver au centre. Une grosse perte de temps et trop peu de liberté. Par ailleurs, impossible de se balader avec notre mastodonte dans les rues de LA. Enfin, le plan taxi n’est absolument pas envisageable au regard des tarifs pratiqués.
Simon se rend donc dès potron minet dans une première agence de location où il fait chou blanc à cause de notre CB qui ne veut pas être prise en compte (c’est une carte de débit ici et il leur faut une carte de crédit, encore une spécificité américaine). Il nous envoie des textos pour nous tenir au courant. Le stress monte au camping. Je ne vois pas comment visiter la ville correctement sans voiture. Simon ne lâche rien et se rend dans une deuxième agence où il réussit à nous dégoter une voiture pour la journée. Youpi ! Il revient nous chercher et nous décollons vers 9h.
Journée touristique classique : centre ville avec les buildings, le centre musical Disney, le Art district, puis le quartier chic résidentiel de Beverly Hills et la fameuse Rodeo Drive de Pretty Woman avec toutes les boutiques de luxe. Je me sens pouilleuse avec mes fringues recousues, mes chaussures trouées et mes cheveux gras, bien loin de la jolie Julia. Petite pause pique nique dans le Beverly Parc.
Nous allons ensuite flâner sur Hollywood Boulevard et foulons avec joie le fameux trottoir du Walk of Fame, l’allée des étoiles. Nous cherchons nos acteurs fétiches et prenons des tas de photos. Nous nous arrêtons également au Chinese Theater, le haut lieu des avant premières de cinéma où les empreintes de pieds et de mains d’acteurs et d’actrices célèbres ont été marquées dans le béton. L’équipe de Hunger Games, Kobe Bryant, Harrison Ford, l’équipe des Avengers… Nous sommes comme des gamins, émerveillés par ce temple du cinéma américain. L’ambiance est géniale : musique partout dans la rue et les commerces, imitation de Mickaël Jackson, vente de goodies en vrac. On fait les vrais touristes.
L’heure tourne, nous devons rendre la voiture avant 17h donc on poursuit notre visite direction Griffith Observatory. Magnifique endroit surplombant LA. Souvenir de « La fureur de vivre » et de « Lalaland ». L’entrée à l’observatoire est gratuite. Dingue, non?? Nous y restons un long moment pour profiter de l’endroit. Nous pouvons admirer d’ici les fameuses lettres HOLLYWOOD perchées au sommet de la colline avoisinante et dont Samuel rêve depuis des jours. Le temps est superbe. Nous pouvons voir la ville de haut et jusqu’à très loin.
Nous reprenons la voiture vers 15h30. Il faut déjà rentrer car les routes sont très embouteillées. Il nous faut une heure pour revenir jusqu’au camping où Simon nous dépose. Tandis qu’il part ensuite rendre la voiture (1 heure de marche pour revenir jusqu’à nous), nous nous reposons de cette incroyable journée américaine où nous avons pu découvrir les lieux que nous voyons habituellement au cinéma. Il y a quelque chose de surréaliste.
Finalement, Toutes les rues de LA sont larges. Le camping-car aurait pu largement circuler mais nous aurions eu vraiment beaucoup de mal à nous garer. L’option voiture était coûteuse (presque 100€ la journée) mais efficace.
Je suis malade depuis notre arrivé aux USA. Un gros rhume qui ne me lâche pas. Ça me fatigue beaucoup d’autant que la Bolivie et le Pérou ont été aussi assez dures pour ma sphère ORL à cause de l’altitude. Espérons que ça passe vite.
Jeudi 8 mai 2025
Los Angeles / Soleil / 28°
Journée complète à Universal Studio.
Réveil de bonne heure et petite manœuvre avec Gargui ( surnom donné à notre camping-car) pour prendre la route des Studios.
Petite contrariété en arrivant au péage du parking, on heurte une lumière de la guérite d’accueil avec notre auvent. Les gardiens nous demandent de nous garer et d’attendre la sécurité. Grrrr, on perd du temps. Finalement, 15 minutes plus tard, aucun dégât n’est constaté et les gentils gardiens nous accompagnent même jusqu’au parking spécial gros. Sympa.
Rien à signaler pour la journée. Retour en enfance dans un chouette parc d’attraction. Yeux grands ouverts et étoiles scintillantes à l’intérieur. On enchaîne manèges et shows : on se fait tremper au grand splash de Jurassic Park, on hurle de peur au train fou de la Momie, on choppe des champignons chez Mario, on s’extasie dans la section Harry Potter, on admire les cascades de Waterworld. Je suis un peu déçue par le Studio Tour en voiturette. De mes souvenirs d’il y a 35 ans, je me rappelais d’effets spéciaux incroyables et de tunnels fous mais rien de tel ici. Me serais-je trompée de parc? Ma mémoire me joue-t-elle des tours? Peut-être? Je demanderai à ma sœur et mes parents pour en avoir le cœur net. La journée est joyeuse pour tout le monde. Seul mon rhume me gâche le plaisir. J’utilise 1 paquet de mouchoirs par heure. C’est épuisant.
De retour au camping car vers 20h, on finit la journée complètement crevés. On s’installe sur un parking désert à 3 minutes d’Universal pour manger. On pense y passer la nuit mais un agent de sécurité d’Universal vient nous voir et nous recommande de bouger car il a peur qu’on se fasse déloger avec une belle amende. Nous ne voulons pas prendre le risque. Nous avions prévu un plan B mais beaucoup plus loin et Simon reprend le volant bravement pour 1h20 de route tandis que nous piquons tous du nez. Nous arrivons à 23h sur une aire d’autoroute bruyante. Ça fera le taf pour la nuit.
C’est ainsi que nous laissons derrière nous Los Angeles, une ville qui nous aura fait vibrer par ses lieux emblématiques. Dès demain, direction les grands espaces. On a hâte !