Tout droit jusqu'au matin …

Havre de paix

Jeudi 24 mai 2025

La Paz-Copacabana / soleil / 20°

La nuit dans le bus a été difficile pour Charlotte et moi. Nous n’avons pas vraiment réussi à dormir. Le bus était particulièrement bruyant et la route très abîmée. Les gars eux ne semblent pas avoir eu de difficultés. À 8h30, nous arrivons à La Paz avec plus de deux heures de retard. Vite nous cherchons un bus pour Copacabana, il partira à 9h30. Bien, nous avons tout juste le temps de prendre un bon petit déjeuner dans le terminal qui est très agréable.

 

 

 

 

 

 

 

À 9h30, on suit la femme de l’agence à qui on a acheté nos billets de bus. A notre plus grand effarement, elle nous fait monter dans un minuscule trafic de  7 places. On entasse les sacs comme on peut, dans le coffre, sur les banquettes, sur nos genoux.  En l’espace de 5 minutes, on change deux fois de position alors même que la voiturette roule. Il faut bien qu’on trouve le meilleur agencement car on part pour 4h de route quand même ! On se demande d’ailleurs comment on va bien pouvoir tenir 4 heures serrés comme des sardines. Finalement, après 10 minutes à rouler dans les rues surchargées de La Paz, notre mini (mini) bus se gare à côté d’un gros bus. On comprend que notre véhicule n’était que temporaire. On descend pour remonter dans le gros bus avec plus d’espace et de confort. Ouf. Nous pouvons alors apprécier la vue sur cette incroyable ville et les montagnes enneigées qui l’entourent. On peut aussi découvrir le chaos dont bon nombre de wwoofers ou boliviens nous ont parlé. Il y a des marchés partout, des taxis partout, du monde partout, un trafic incroyable. Notre chauffeur est époustouflant. Il parvient à se faufiler entre les voiture malgré le gros gabarit de son véhicule. Vite, fuyons, allons rejoindre le calme et la quiétude autour du lac Titicaca. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vite, vite, c’est vite dit, on fait un nouvel arrêt dans un autre terminal de bus. On attend. Nous sommes rejoints par d’autres locaux, le bus se remplit. On va pouvoir vraiment partir.

Samuel et Charlotte ont opté pour une petite séance ciné avec « Ratatouille », Nino et Adam eux regardent « Outerwilds », et moi je regarde le paysage avant de tomber de sommeil. Nous arrivons à un village où le chauffeur nous demande de descendre pour prendre un bateau et rejoindre l’autre rive pendant que lui fait de même avec le bus sur un bac. Nous sommes bien vite en face tandis que le bus avec toutes nos affaires, lui, ne bouge pas. Ah si c’est bon, il commence enfin  la traversée. Mais il penche beaucoup non? Et nous voilà tous les cinq à observer avec angoisse cette traversée. Bon Charlotte rassure tout le monde, on a nos papiers, c’est l’essentiel.

 

 

 

 

 

Une fois de notre côté, nous remontons tous dans le bus, il ne nous reste que 45 minutes de route.

Nous découvrons enfin Copacabana, petite station balnéaire où il n’y a, surprise, pas grand monde. Nous nous attendions à trouver bon nombre de touristes, des ruelles avec restaurants, petites boutiques souvenirs mais il n’en est rien. Il y a juste une petite rue qui regroupe le tout.

 

 

 

 

 

 

 

Nous prenons possession de nos chambres, il fait froid, nous réclamons des couvertures supplémentaires. Charlotte veut se réchauffer et va prendre une douche. Enfin, elle prend surtout des coups de jus (ce sont des douches électriques) et de l’eau froide. Elle file dans celle des garçons pour un même sort. Emmitouflée dans une serviette et son gros gilet, elle descend à la réception pour l’informer du problème. Le gérant est bien embêté et propose une troisième douche sur le palier. Malheureusement ce sera le même résultat. Conclusion, la consigne est passée, pas de douche ici, on attendra l’Isla del Sol en espérant avoir plus de chance. 

 

 

 

 

 

 

 

En Bolivie, nous n’avons vu que des systèmes de douches électriques et bon nombre ne fonctionnent pas correctement.

La fatigue, les 3800m d’altitude, un mal de tête et pas de douche, la coupe est pleine pour Charlotte. Heureusement, le soleil, lu,i est bien présent alors vite, nous sortons nous réchauffer sur un banc. Petit moment à deux, qui nous permet de faire un petit point, s’interroger mutuellement sur nos états d’âme et d’esprit. Le retour en France et la rentrée prochaine inquiètent Charlotte. Elle a peur de se retrouver seule à la maison. Moi j’essaie de ne pas trop y penser et surtout d’être dans le présent. Et actuellement, tous les voyants sont au vert, nous vivons une expérience exceptionnelle, tout le monde va bien et demain tout ira mieux avec une bonne nuit de sommeil. Positive attitude.

 

 

 

 

 

Après avoir regardé le coucher de soleil, nous allons rechercher les garçons pour aller manger. Dans la rue des restaurants nous avons été plusieurs fois alpagués. L’un semble correspondre à nos attentes. Nous y retournons donc avec les gars, on s’installe et nouvelle déconvenue, il n’y a plus que deux menus possibles. Il n’en faut pas beaucoup plus pour replonger Charlotte dans une mauvaise humeur, là-dessus elle va lire les avis sur Google et c’est la catastrophe. Nous, les quatre garçons essayons de la rassurer en attendant les plats. On sort aussi 5 dés pour un petit 5000. Dans tous lieux, à tous moments, si il y a de l’attente maintenant il y a ces 5 dés magiques. Finalement le repas fait le taff comme disent les jeunes. 

Retour à l’hôtel, nous sommes crevés et demain on se lève pour 7h30 afin de prendre le petit déjeuner avant de rejoindre le bateau pour l’Isla del Sol. Il faut vite dormir mais il y a beaucoup de bruit dans l’hôtel. Vers 21h, Charlotte sort sur le palier et réclame le silence. Effet immédiat, les fêtards sortent et le calme apparaît. Bonne nuit.

 

Vendredi 25 avril

Copacabana – Isola del Sol / Soleil / 16°

On se réveille vers 7h. Charlotte débute par un appel visio avec sa grande copine Céline. Moi je me lève et vais réveiller les garçons. Adam n’est pas en forme, mal de tête et nez bouché, Samuel n’est pas mieux. Nous n’avons peut-être pas pris suffisamment conscience que nous étions à 3800m et que nos corps ont besoin d’un temps d’adaptation. Après avoir fait les petits bagages pour nos trois jours et deux nuits et déposé nos gros sacs en stockage à l’hôtel, nous allons prendre le petit déjeuner. Adam ne prend qu’un thé. Avec Charlotte, nous sommes inquiets pour les garçons.

 

 

 

 

 

 

À 9h nous sommes sur le toit d’un bateau, le soleil vient nous réchauffer et tout le monde va mieux. Nous sommes tous les cinq, les autres passagers ont opté pour l’intérieur. C’est parti pour 1h30 de navigation avec un moteur plutôt silencieux. C’est agréable, on retrouve le plaisir de glisser sur l’eau, les enfants se remémorent immédiatement le Kusupa. Nous allons nous arrêter une petite heure sur l’Isla de la Luna. Un guide nous fait découvrir un Temple et nous raconte son histoire. À l’époque des Tiwanacu, la principale civilisation pré-incaïque, il s’agissait d’un Temple dédié aux femmes puis les Incas l’ont conservé en le décorant d’or. Les conquistadors espagnols ont tout pillé et abandonné ce temple. Aujourd’hui sur cette toute petite île vivent encore 25 familles sans eau courante ni électricité. Il y a une école. Les familles vivent de l’agriculture, de la pêche et du tourisme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous reprenons le bateau pour 45 minutes et atteignons l’Isla del Sol. Notre hôtel se situe à 10 minutes par un escalier de vieilles pierres. L’effort physique est ressenti immédiatement. On découvre nos chambres et la vue qui est magnifique. Une fois encore nous sommes surpris du calme. Sur bon nombre de blogs, on parle de centaines de touristes qui débarquent par navettes. Pour l’heure on les compte sur les deux mains et on ne va pas s’en plaindre.

Nous avons prévu de manger un petit bout puis de faire une petite randonnée pour s’adapter avant la grande randonnée prévue demain. Mais pour le moment, vite les inscriptions pour le TAB (Tout à Bloc) sont ouvertes, c’est une compétition de bloc à l’Argentiere la Bassée qui a lieu en juillet. Adam veut y retourner et tous les copains et copines de l’escalade y vont. C’est d’ailleurs grâce à notre copine Delphine que nous parvenons à conclure l’inscription. Merci beaucoup !

Bon il est 15h quand nous montons au village de Yumani. À nouveau l’effort nous saisit. Les centaines de marches ont d’abord raison de notre enthousiasme mais l’incroyable vue en arrivant tout en haut nous revigore aussitôt. Vers 15h30 nous trouvons enfin un restaurant qui semble ouvert. Je questionne sur la possibilité d’avoir des sandwichs ? Oui c’est possible, banco, on s’installe et on passe commande : 5 sandwichs et deux portions de frites. Après 5 minutes, la serveuse revient vers nous, il n’y a plus le nécessaire pour les 5 sandwichs, elle n’a du pain que pour trois sandwichs. Ce n’est rien, une omelette et une soupe, ce sera parfait. Un petit 5000 en attendant et le tour est joué. On se régale de ce que l’on a et vite nous partons nous promener. 4 petits kilomètres avec un panorama à 360° somptueux. On en prend plein les yeux, c’est tout simplement magnifique.

 

 

 

 

 

 

 

On retrouve notre hôtel. Je suis chargé d’aller tester la douche. Pour moi c’est un test positif pas de coup de jus et une bonne température. Par contre, une fois sorti, il ne faut pas trainer, les températures chutent, on est proche des 8° et cela va encore baisser pendant la nuit. Charlotte fonce mais revient déçue, elle a eu une eau tiède. Nino, lui, revient satisfait. A-t-elle la scoumoune ?

Vers 19h, nous nous dirigeons vers le restaurant du port, mais nouvelle déconvenue, les tarifs ont explosé par rapport à ce que nous avions lu sur internet. Nous retournons donc à notre hôtel. Ils peuvent nous faire quelques plats mais ils sont bons pour aller faire des courses, nous sommes leurs seuls clients. Ils parviennent en 45 minutes à nous préparer de bonnes choses, on se régale. Les 45 minutes, on ne les a pas vu passer vous savez pourquoi je suppose. 

Allez vite sous les couvertures, Charlotte, Adam et Samuel regardent « The last of us », Nino et moi n’étant pas friands des zombies, Nino colorie des licornes en écoutant des podcasts et moi je m’en vais écrire le blog.

À 22h chacun est dans son lit, il faut se reposer, demain c’est 20km de randonnée prévue avec le tour de l’Isla del Sol.

 

Samedi 26 avril 2025

Isla del Sol / Soleil / 18°

On se lève à 7h même si cela fait plusieurs heures que Charlotte et moi tournons en rond dans le lit. Après un début de nuit parfait, nous nous retrouvons tous les deux réveillés vers 3h30 sans parvenir à se rendormir. La randonnée risque d’être un peu difficile mais aussi salvatrice pour le nez qui coule ou le mal de tête.

Après un bon petit déjeuner pris à l’hôtel, nous démarrons la randonnée à 8h30. Le début est difficile puisque nous commençons par 200m de dénivelé pour le premier kilomètre. C’est une fois après avoir gravi les marches que nous nous rendons compte que nous avons oublié la GoPro. On vient de croiser un touriste qui lui a la sienne. Samuel est super dégoutté. Bon, allez, je redescends puis remonte avec le graal pour retrouver la fine équipe. Mais ils ne sont pas au rendez-vous, bon j’avance, je ne les vois pas. Je me décide à revenir au restaurant de la veille pour prendre la connexion Wi-Fi et envoyer un message. C’est alors que je reçois un message de Charlotte qui me dit qu’ils ont continué sur le chemin. Je repars en courant cette fois et finis par les retrouver à l’entrée de la partie nord de l’île et pour laquelle il y a un droit de passage. Bon, tout rentre dans l’ordre, la famille est de nouveau réunie. Une mauvaise communication est à l’origine de ces va et vient. Allez, profitons du paysage. Le parcours est magnifique et varié, de gauche à droite, les vues sont somptueuses. On ne sait plus où donner de la tête. De fait on rate le point ravitaillement et les sandwiches que nous voulions récupérer. Ce n’est rien, on avance très bien, nous pourrons attendre d’atteindre le village de Challapampa pour nous restaurer.

 

 

 

 

 

 

 

La randonnée est vraiment agréable et les kilomètres s’enchaînent. Nous sommes sur les hauteurs de l’île, le chemin emprunte la cime des montagnes. Il est aisé de se déplacer sans sac sur le dos. Les discussions ou les podcasts pour certains rythment la cadence.

 

 

 

 

 

 

 

Nous arrivons à la pointe Nord où nous découvrons les vestiges de Temple et autres représentations de l’époque des Incas. C’est très beau. Malheureusement nous n’avons pas de guide pour nous expliquer et nous compter l’histoire du lieu. On se rattrapera sans doute dans quelques jours à Cusco, car la météo annoncée va sans doute nous amener à nous mettre à l’abri dans des musées, à suivre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour l’heure, on observe, on imagine, mais l’heure tourne aussi et les estomacs commencent à gargouiller. On reprend notre chemin vers le village. On y arrive vers 13h, l’heure du repas, nous devrions trouver sans problème. Oui ce sera le cas, après avoir traversé ce village qui semble abandonné et une fois le port atteint, nous pouvons enfin nous attabler et déguster des bons sandwichs.

 

 

 

 

 

On ne traîne pas car il y a encore de la route. Le retour se fait par un chemin qui longe la côte et enchaîne les petits villages. De fait, il y a beaucoup plus de pollution, de papiers et de plastiques qui jonchent le chemin et les plages, c’est dommage car le parcours est superbe. 

 

 

 

 

 

Nous optons après avoir grimpé un bon dénivelé au sortir du village de Challapampa pour la boucle qui nous fait rejoindre la cime plutôt que d’enchaîner les montées et descentes, les jambes commencent à être lourdes. Nous retrouvons le chemin emprunté ce matin, on aperçoit à l’Ouest le Pérou et à l’Est la Bolivie.

Je m’échappe seul, personne ne veut me suivre, pour monter au sommet du mirador, un petit plus de dénivelé, j’adore. Vue 360, ce lac est gigantesque. Il est la plus haute surface navigable du monde et le plus grand lac d’Amérique du Sud avec ses 8 372 km². Pour info, le lac de Serre-Ponçon fait 28 km².

Cette fois on se retrouve comme convenu à l’entrée de la rue des restaurants. Nous y arrivons plus tôt que prévu, il est 16h30. Tant mieux, on va prendre un thé ou un rafraîchissement, puis nous mangerons tôt en observant le coucher du soleil. Ainsi nous devrions rentrer à l’hôtel pas trop tard. Bon le programme sera à peu près respecté si ce n’est la lenteur du service. C’est éclairé par nos téléphones que nous rentrons à notre hôtel vers 20h30. Nous serons restés presque 4h au restaurant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous aurons parcouru près de 24 km pour 800m de dénivelé le tout en 8h avec les pauses déjeuner, photos et contemplation. Un pur bonheur.

 

Dimanche 27 avril 2025

Isla del Sol / Soleil / 19°

Pas de réveil ce matin nous profitons de notre nuit de récupération. Nous avons prévu le petit déjeuner à 8h30. On se lève en douceur même si un appel de Suzanne, puis d’Eline m’amène à aller réveiller Adam. Finalement c’était un appel de groupe qui ne concernait pas Adam. Merci les grimpeuses, on pense bien à vous.

Je m’en vais faire un aller-retour pour acheter les billets de bateau pour retourner à Copacabana. Nous avons juste l’impératif de 17h30 du bus. Après plusieurs aller-retour, nous choisissons finalement le bateau de 11h, il fera une halte au Temple du Soleil et nous serons vers 12h45 à Copacabana. Nous quittons notre hôtel avec regret, on y était très bien.

 

 

 

 

 

Nous croisons 3 jeunes français sur le bateau avec qui nous échangeons les bons plans de Cusco, le soleil perce les nuages pendant la traversée jusque Copacabana. Nous nous dirigeons vers un petit restaurant sur le port. Aujourd’hui nous voyons beaucoup de touristes arrivés, nous étions peut-être en décalage et c’est tant mieux. Samuel avec ses yeux de lynx repère au loin Fanny, la touriste canadienne devenue wwoffeuse pour quelques jours à la vallée des condors. Charlotte descend la rejoindre pour papoter en attendant qu’elle grimpe dans un bateau direction l’Isla del Sol. Au retour de Charlotte nous sommes servis. Après, nous profitons du lieu pour bouquiner ou jouer afin de passer le temps. C’est la routine des jours de transfert.

 

 

 

 

 

Vers 15h30, nous retournons à l’hôtel qui nous a gardé nos gros sacs pour les récupérer ainsi que notre linge que nous avions laissé pour un lavage. Les sacs sont bien là mais pas le linge mais soyons rassurés, il est derrière une porte fermée à clé. Il faut revenir vers 16h pour le récupérer. Donc finalement, on laisse encore les sacs qui ont été remaniés pour errer un moment dans le village et prévoir les repas du soir dans le bus. On croise alors la déambulation d’un mariage, de l’église à la salle des fêtes. C’est festif et coloré.

 

 

 

 

Bon l’heure du bus approche, on récupère tout à l’hôtel, c’est bon tout y est cette fois. Petite photo Instagram pour l’hôtel et nous rejoignons le bus. Nous sommes en avance et c’est très bien, il y a des formulaires à remplir pour la douane pour notre passage cette nuit de la Bolivie au Pérou. 

Le bus est plus que complet, il y a eu a priori plus de billets vendus que de places. Nous avions deux options de compagnie mais finalement les deux sont regroupées dans le même bus, forcément cela crée des couacs. Bon pour le départ tout va bien nous avons nos places, nous apprenons que nous devrons changer de bus à Puno. Ok. On s’installe et là une drôle d’odeur nous chatouille le nez, Adam a marché sur une belle crotte. Le changement de bus sera un don tout compte fait.

Arrive l’heure de la douane et pour le récit, je cède quelques instants l’ordinateur à Charlotte, elle a des trucs à dire.

Coucou, c’est Charlotte. Il faut effectivement que je raconte l’anecdote croustillante du passage de douane qui va enthousiasmer nos plus fervents lecteurs. Nous arrivons donc vers 19h30 au passage de la frontière Bolivie-Pérou. Nous devons dans un premier temps effectuer notre sortie de Bolivie dans un bâtiment administratif. Une fois la paperasse remplie nous ressortons du bâtiment et je demande à notre chauffeur s’il y a des toilettes à proximité. Celui-ci m’indique un endroit à quelques mètres de là. Je pars rapidement suivi d’Adam qui souhaite se laver les mains après avoir combattu dignement la crotte de chien collée sous sa chaussure. En sortant des toilettes, nous tombons nez à nez avec un monsieur qui commence à nous engueuler et qui referme la porte des toilettes en nous interdisant de sortir. Il nous explique qu’il faut payer pour aller aux toilettes et qu’on lui doit de l’argent. Malheureusement, nous n’avons pas d’argent sur nous. C’est Simon qui possède les quelques bolivianos qui nous restent et il se trouve de l’autre côté de cette porte. Malgré mes explications d’abord calmes puis de plus en plus offensives, impossible de faire entendre raison au méchant monsieur qui nous séquestre et me menace physiquement. Heureusement, Adam s’interpose et commence à essayer de le calmer. Rien n’y fait, il veut son argent et est prêt à nous agresser. Finalement, Adam fouille dans ses poches et en sort un paquet de Skittles que nous avions acheté sur le trajet. Nous lui proposons de lui donner le sachet qui vaut bien plus que ce qu’il nous demande. Il refuse de considérer notre proposition, continue sur le même ton agressif et garde toujours la porte close. Le stress monte côté toilettes car nous savons que tout le monde dans le bus nous attend pour passer la douane. Par ailleurs, Simon ne nous a pas vu partir aux toilettes et ne sait probablement pas où nous nous trouvons en cet instant. Il doit commencer à s’inquiéter. Bref, après plusieurs longues minutes de négociation musclée, le vilain monsieur comprend qu’il n’obtiendra rien de plus de nous et finit par nous ouvrir en prenant le sachet de Skittles. Trop heureux d’être délivrés, nous prenons nos jambes à nos cous et filons vers la sortie. En partant, je me retourne et commence à sermonner le mec en espagnol et en français en lui disant tout le mal que je pense de son comportement. Au moment où nous quittons le lieu, il est à deux doigts de me jeter le paquet de Skittles à la figure. Nous rejoignons enfin Simon, les enfants et notre chauffeur qui commençaient sérieusement à s’inquiéter. Notre chauffeur nous pousse vers la douane péruvienne. Après être sortis de Bolivie, il faut maintenant entrer au Pérou. Et là, pas de chance, le formulaire rempli un peu plus tôt n’a pas été correctement enregistré dans mon téléphone et je dois tout recommencer. Notre chauffeur commence à péter un câble mais Simon le calme et on essaie de faire les choses le plus rapidement possible. Enfin, nous voici à nouveau dans le bus, au Pérou. Tout est bien qui finit bien même si Adam et moi mettons quelques heures à nous remettre de cet incident. Quelle histoire pour quelques centimes d’euros ! Au moins, ça nous fait un truc à raconter. Morale de l’histoire : toujours avoir un paquet de Skittles sur soi et beaucoup de sang-froid !!

C’est Simon, je reprends la plume.

Après cet épisode, retour dans le bus, encore deux heures avant Puno. Et là c’est à nouveau le bazar. On descend, je vais chercher les sacs mais on m’annonce que, pour Cusco, c’est bon les sacs restent dans le bus puisqu’il repart dans une heure pour la destination. Dans le même temps Charlotte récupère les billets auprès d’un autre membre de l’équipage qui annonce un départ à 22h30 soit une heure et demi d’attente et avec un autre bus. Qui croire? Certains touristes récupèrent leurs bagages, d’autres non. On assiste alors à une discussion entre les organisateurs avant enfin d’avoir une annonce claire. Il faut reprendre nos sacs et attendre 1h30. Au bout de 15 minutes,  un nouveau bus se gare à côté du nôtre, enfin l’ancien, vous me suivez. Nous pouvons charger nos sacs mais nous ne sommes pas autorisés à monter à bord. On attend encore une heure dans le froid sur le quai. Charlotte a de nouveau envie d’aller aux toilettes mais elle décide de se retenir et fera dans le bus. Pas la peine de tenter le diable. Bon allez rassurez-vous le reste du trajet se fera sans encombre. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *