Lundi 31 mars 2025
Salta – Jujuy / pluie soleil / 18°
Nouvelle journée de visite en minibus et petit groupe donc on ne change pas une équipe qui gagne.
Réveil à 6h, petit déjeuner et sandwichs by Simon.
7h on est en bas à attendre le minibus. Le voilà qui arrive, l’ambiance est calme à l’intérieur, ce n’est pas l’exubérant Fabio mais César qui va nous guider. On retrouve Anne aussi. La sortie de Salta est longue, il faut dire que c’est l’heure de pointe et que nous sommes lundi. Nous allons dans la région de Jujuy (prononcé Coucouille) mais pour l’atteindre il y a près de 4h et nous allons traverser une région toujours pluvieuse, derrière c’est toujours grand beau d’après César. On y croit fort car nous sommes partis sans habit de pluie.
Pas grand chose à voir les premières heures, il pleut à verse et on ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Enfin comme annoncé le ciel se dégage après notre premier stop café/pipi.
Nous allons au nord de Salta et nous nous rapprochons de la Bolivie. Notre guide nous le confirme et nous parle plus des Andes et de la Bolivie que de l’Argentine. Il nous parle de l’importance des carnavals, lieu de rencontre entre les hommes et les femmes, où il était de coutume de chanter son désir, faire une belle sérénade et que les femmes y répondaient aussi en chanson. Et le voilà, le micro à la main qui nous offre une de ces chansons. Bon malheureusement aucune femme ne s’est levée pour répondre.
Il nous fait aussi un tutoriel sur comment consommer les feuilles de coca afin de mieux supporter l’altitude. Nous allons passer à 4170m aujourd’hui. César nous raconte que son grand père n’était pas tendre, un homme sérieux et strict mais que le dimanche, et pendant les fêtes et le carnaval, il se détendait beaucoup sous l’effet des feuilles de coca. Il jouait avec les enfants, caressait les chiens et avait des gestes de tendresse. Lui, César nous raconte qu’un lendemain de fête un peu trop arrosée à la vodka, il s’était retrouvé dans un minibus comme aujourd’hui mais avec un mal au crâne terrible. Le chauffeur lui avait alors donné des feuilles de coca et très rapidement César avait pu dérouler sa journée de visite sans aucune difficulté. Le produit est bien vendu, on va tester.
Avant de commencer l’ascension en minibus, nous faisons un stop photo devant la vallée aux 7 couleurs, tout est bien orchestré pour les touristes, les petites échoppes artisanales, un alpaga et des lamas, il y en a même un avec des lunettes de soleil sur le bout de son museau.
Tout le monde remonte dans le bus pour la longue montée, on se saisit des feuilles de coca et on chique mais de façon raisonnable en comparaison à Fabio la veille. On n’aperçoit qu’un cycliste seulement. Quel courage. Nous atteignons facilement le point culminant de la journée, y a-t-il eu un effet coca? Séance photos au sommet puis après un virage dans la descente nous apercevons le Salinas Grandes. Une étendue de sel, un lac de sel. C’est magnifique, impressionnant. Charlotte en profite pour discuter avec Eléa et Morgan, deux jeunes français en voyage en Amérique du Sud, ils viennent de Besançon. Nous échangeons sur les parcours, les bonnes adresses, les projets, la vie. C’est quand même très sympa de croiser quelques compatriotes.
Nous arrivons enfin au Salinas, lunettes de soleil, casquette et crème solaire sont fortement recommandés. En bon père de famille, je ne montre pas l’exemple puisque j’ai tout oublié ce matin. Pas bien. Ici aussi tout est bien organisé pour les touristes une quinzaine de photographes sont là pour immortaliser avec nos appareils photos ou téléphone notre venue. Ils nous mettent en scène avec accessoires et jeu de perspectives. On y passe un petit moment mais l’heure de manger semble plus importante encore pour les garçons. À l’abri du soleil nous nous régalons de notre pique-nique. 45 minutes de pause et nous sommes à nouveau dans le minibus pour 1h30 et arriver au petit village de Purmamarca.
Nous faisons une pause de deux heures, un restaurant a été réservé pour celles et ceux qui le souhaitent. Ce sera sans nous, nous nous allons plutôt nous promener du côté du Cerro Los Colorados. Le guide nous annonce 2 à 3 heures de randonnée, cela semble compromis, tant pis nous ferons un aller retour pour être a l’heure au rendez-vous devant l’église. Bon finalement nous faisons le tour en un peu plus d’une heure du fait des nombreuses photos. Nous avons le temps de nous arrêter à la terrasse d’un petit café pour nous désaltérer. C’est alors qu’une troupe d’hommes et de femmes en costumes viennent faire une représentation de danses folkloriques. En deux temps et trois mouvements, Charlotte se retrouve à danser avec eux sur la place.
Après ces pas de danse, il est l’heure de reprendre la route de Salta. Nous devrions être de retour pour 19h30.
Nous retrouvons notre appartement à 20h après avoir fait la tournée des hôtels. Une fois de plus nous sommes les derniers à être déposés. Nous sommes bien fatigués, vite pâtes/salades puis MI7 enfin une première heure seulement, ça pique du nez devant Tom Cruise alors au lit.
Mardi 1 avril 2025
Salta / ciel nuageux / 20°
Pas de réveil ce matin mais il ne faut pas pour autant traîner au lit, les garçons doivent s’activer pour le CNED. Je vais nous chercher des petites viennoiseries pour le petit déjeuner. On est bien dans notre quartier.
Ce midi ce sera tous les restes puisque nous avons promis un petit resto pour le dernier soir et que demain sera une journée de balade avec sandwichs ou empanadas midi et soir avant le départ en bus de nuit.
On prépare les sacs, on s’active sur le blog, on aide au CNED, on fait le ménage et la journée file.
C’est aussi l’heure du bilan lors des discussions. Nous avions perdu le rythme avec nos deux mois en Nouvelle Zélande. Un mois c’est très court. En tout cas il y a consensus sur le plaisir partagé en Argentine, nous avons vécu une expérience marquante et découvert une ville Salta et une région superbe.
Charlotte et Nino partent en avance vers le centre pour trouver des cartes postales et recharger la carte de bus pour demain. Samuel et Adam terminent des évaluations. Nous devons tous nous retrouver pour 18h, monter en haut du Cerro puis redescendre pour manger. Mais un message de Charlotte annonce un changement de programme, on fait le musée aujourd’hui, on inverse les plannings car demain est un jour férié donc pas de musée et puis la météo sera meilleure pour la randonnée demain, ce soir il y a du vent et il fait froid.
À 18h, nous sommes devant le musée, le MAAM, Museo d’Archéologia de Alta Montana. Au guichet, le jeune homme parle un français parfait, logique, il donne des cours de français. Il est ravi de pouvoir discuter, résultat : tarif préférentiel et bonne adresse pour le restaurant. La visite perturbe beaucoup les enfants car le musée évoque principalement une expédition archéologique à plus de 6000m d’altitude qui a permis de retrouver les restes d’une cérémonie en l’honneur des dieux incas. Les restes, en l’occurrence, ce sont trois corps d’enfants de 6 et 7 ans conservés en parfait état grâce au froid lorsqu’ils ont été enterrés vivants en haut de la montagne et conservés actuellement par cryogénisation. Avec les corps, ont été aussi retrouvé beaucoup de petits objets artisanaux d’une précision incroyable. La vue d’un corps et les photos choquent Adam qui ne comprend pas que l’on puisse montrer ça dans un musée. Pour les plus vieux ce qui est perturbant c’est le peu d’explications sur ces rites, un manque de datation aussi. Le musée est plus orienté sur la prouesse de l’expédition et la qualité des travaux aujourd’hui pour toujours conserver ces enfants en parfait état. Notre arrivée future en Bolivie et Pérou viendra peut-être combler nos lacunes et apporter des lumières sur ce peuple incas.
Bon pour digérer cette visite, si on se faisait un bon restaurant. Nous prenons le temps de comparer les cartes et prenons la décision d’opter pour le restaurant qui nous offre des grandes planches de dégustation partagées autour des spécialités que nous n’avons pas encore goûté le tout avec un grand verre de vin pour les adultes et des limonadas pour les jeunes. C’est un régal, nous découvrons les milanesas, les tamals, les humias, les empanadas, les cazuelas de queso et osobuco. On sort du restaurant la peau du ventre bien tendue. La petite balade digestive pour rejoindre notre appartement est salvatrice et les garçons font un petit détour pour aller goûter un glacier conseillé par Éléa et Morgan. Top!!
Mercredi 2 avril 2025
Salta / Soleil / 24°
Dernier jour argentin, nous devons libérer l’appartement à 11h. Tout le monde se lève pour 8h, petit déjeuner rapide et on s’organise. Tout le monde finit son sac puis les petits font deux heures de CNED pendant que les grands s’occupent des lits, chambres, salle de bain et cuisine.
À 11h après un énième tour pour vérifier que rien n’a été oublié, nous voilà repartis pour l’expédition bus avec tous les sacs jusqu’au terminal de bus pour les y laisser en consigne à la journée et ainsi pouvoir nous balader léger.
Tout s’enchaîne à la perfection et à midi nous nous installons dans un petit restaurant où ils font les meilleurs empanadas de Salta. Le cadre est superbe et la nourriture un délice. Les plats sont cuits au four à bois, petite pensée pour Jer, la Bodega vietnamienne et son fabuleux four à pizza qui vient de fêter ses 10 ans. Nous découvrons de nouveaux plats traditionnels, la provoleta, le potosina (empanadas bolivien) et les desserts turron et cayote. Nous en prenons plein les papilles ces deux derniers jours.
13h30 nous commençons notre petite randonnée pour monter en haut du Cerro. Il fait chaud, le ciel est tout bleu mais les marches qui nous permettent de gravir les 300m de dénivelé sont dans l’ombre de la forêt. Ouf. Charlotte doute de ses capacités et pense déjà au treck de l’été prochain avec les copains avec inquiétude. Mais un pas après l’autre on avance toujours et puis les discussions avec les enfants dans ces moments-là sont d’une grande aide. Nous voilà au sommet et c’est direction les toilettes pour Charlotte et Adam. On s’en est mis pleins les babines mais peut-être un peu trop…..Je vais connaître le même épisode deux heures plus tard, réclamant les baños d’un petit café une fois de retour vers la ville.
Bref, entre temps nous aurons pris plaisir à observer la ville depuis les hauteurs sous un beau ciel bleu. La ville et ses alentours, ses belles montagnes environnantes. Salta la linda.
Nous prenons notre temps dans la descente et croisons un grand nombre de marcheurs en ce jour férié. De retour en ville et après mon accélération pour vous savez quoi, nous allons nous rafraîchir à une terrasse sur la grand place. Cette ville est d’une quiétude remarquable. Nous nous dirigeons lentement, notre inconscient ne cherche-t-il pas à prolonger au maximum notre séjour ici. D’autant plus que le stress gagne du terrain chez Charlotte. Ce stress toujours présent au moment du changement.
À proximité du terminal nous trouvons un petit restaurant pour prendre des forces avant le voyage. De nuit nous allons rouler vers le nord et passer la frontière. Demain matin à 7h nous serons en Bolivie, à Tarija. Il faudra alors prendre un taxi pour une heure de trajet jusqu’à Rosillas, lieu du prochain wwoofing de 18 jours.
