Tout droit jusqu'au matin …

Into the wild

 

Dimanche 8 décembre 2024

Chez Mandy – Kangaroo Valley / Soleil/ 30°

La nuit a été bonne pour (presque) tout le monde. Les garçons semblent contents de ces conditions à la roots. Ils font leur vie dans leur petite caravane en toute autonomie. 

Ce matin, c’est le chantier installation du campement. On démarre vers 7h30. D’abord on nettoie les vans et on range nos affaires et les courses. Puis, à l’aide de son pick-up, Mandy retourne la caravane des jeunes pour placer leur porte face à la nôtre et créer ainsi un espace salle à manger protégé du soleil grâce au auvent.  On s’occupe ensuite de créer un sol avec d’énormes rouleaux de goudron noir.  Pendant ce temps, les garçons vont installer leur espace de travail dans le van wifi (ponçage d’une table, coup de balai, aménagement intérieur…). On ajoute également un grand frigo parce que maintenant, à 6, il va nous falloir des espaces de conservation des aliments. Il est déjà 12h30 quand on relève la tête. On avait prévu d’aller à la piscine pour prendre une douche ce matin mais ce sera trop tard pour aujourd’hui. En effet, on apprend que Mandy n’utilise jamais sa propre douche extérieure mais va se laver soit chez ses copines soit dans les douches des piscines. Quelque soit son choix, il lui faut faire 45 minutes de voiture. Il y a une piscine à Kangaroo Valley, à 15 minutes de route. Nous ferons donc un repérage cet après-midi.

Après le déjeuner, Mandy nous regroupe autour de notre table à manger pour faire un “Bug talk”, c’est-à-dire un briefing sur les bébêtes que nous pourrions potentiellement croiser durant notre séjour, leur niveau de dangerosité et le comportement à avoir face à elles. Elle nous parle des araignées, des serpents, des kangourous, des wombats, des tiques…  Telle araignée est paralysante, cette autre est mortelle, il faut la brûler. Les tiques t’attaquent et te piquent partout, le seul remède est de s’asperger de vinaigre. Les kangourous peuvent te couper en deux avec leurs griffes. Le réflexe à avoir lorsqu’on en croise un qui semble en position d’attaque est de s’allonger le visage face au sol, de ne plus bouger et d’attendre qu’il parte. Charmant moment TERRIFIANT ! Je retrouve l’horrible sensation de panique lors de ma préparation du bidon de survie avant notre traversée de l’Atlantique. Nino et moi nous liquéfions. Les autres ne semblent pas plus impressionnés que ça. Ce sont de bons menteurs. Lol ! Bon, Adam a quand même très très peur des kangourous. Il n’ose d’ailleurs pas sortir de la voiture pour prendre une photo quand on en croise sur la route.

Après notre « bug talk », Mandy part à Bowral pour aller prendre une douche (45 minutes de voiture pour une douche, il faut le vouloir !). Nous poursuivons notre travail de ménage et de rangement. L’aménagement du van wifi prend forme et les garçons peuvent enfin faire du CNED. La connexion est très bonne, ouf! Finalement, on n’a pas trouvé le temps d’aller à la piscine. Bravo la famille cracra !

Mandy rentre le soir avec des pizzas. Nous profitons du repas pour faire un point sur le programme de notre séjour. Mandy sort une liste des chantiers prévus pour nous. Y’a du boulot! On termine le chantier escalier de notre van commencé le matin même et le chantier installation du frigo avant d’aller nous coucher.  Il fait nuit noire. On a bien bossé et on est maintenant bien installés. Mise à part la douche que l’on n’a pas encore prise (une toilette de chat s’impose ce soir) et les toilettes où l’on risque de faire des rencontres flippantes, sinon tout va bien. De mon côté, plus question de mettre une tong dehors la nuit. J’ai trouvé une petite poubelle en plastique qui me tiendra lieu de pot de chambre. Le rêve! Et maintenant, gros dodo! 

 

Lundi 9 décembre 2024

Chez Mandy – Kangaroo Valley / Soleil/ 25°

Aujourd’hui est une grosse journée. Simon se lève vers 6h30 pour aider Mandy le plus rapidement possible. Des ouvriers viennent demain matin pour couper 7 arbres gigantesques qui sont en train de mourir. Mais, pour pouvoir couper ces arbres, il faut d’abord que nous bougions les 3 caravanes placées en dessous. Mais, pour pouvoir bouger ces trois caravanes, il faut d’abord préparer un terrain pour les accueillir. Mais, pour pouvoir préparer ce terrain, il faut d’abord que Mandy terrasse le sol. Mais, pour pouvoir terrasser le sol, il faut d’abord abattre d’autres arbres. Mais, pour pouvoir abattre ces arbres, il faut d’abord déplacer tout ce qui se trouve à proximité. Mais, pour pouvoir déplacer tout ce qui se trouve à proximité, il faut d’abord savoir où se trouve leur nouvel emplacement. Mais, pour savoir où se trouve leur nouvel emplacement, il faut d’abord que Mandy nous dise comment elle imagine les nouveaux espaces. Mais, Mandy ne sait pas. Aïe!!! C’est à ce moment précis que je me dis que la journée va être trèèèèèèès longue. 

Pour débloquer la situation et parce que Mandy est indisponible (elle doit aller chercher son excavatrice pour bouger les vans donc), on décide de prendre les choses en main. Tant pis, on déplace le brin vers un autre spot et on verra plus tard. C’est une piteuse gestion des priorités mais sans instruction précise et avec l’obligation de déplacer ces 3 caravanes dans la journée, nous n’avons pas le choix. 

Et c’est parti ! On déplace tous les trucs et les machins, tentant tant bien que mal de placer le bois avec le bois, le métal avec le métal, les trucs cassés avec les trucs cassés (mais malheureusement pas à la benne), etc… 

(Clin d’oeil en passant à notre Sherlock adoré en trouvant une brouette à son nom ! On pense à toi notre chatounours mignon!)

En voyant tout les trucs et les machins, je soupçonne Mandy d’être atteinte du syndrome de Diogène. Elle veut tout conserver. Les pieds rouillés d’un meuble peuvent servir pour une étagère, les anciennes tringles à rideaux pourront remplacer des tuteurs, les arbres décapités feront une belle décoration. Bref, impossible de jeter !!! Ça fait rager Simon qui, si la propriété lui appartenait, ferait un énorme tas et emmènerait tout aussitôt à la déchetterie. D’autant que le terrain est immense et possède des zones magnifiques de blocs, parfaites pour d’éventuels campeurs grimpeurs. 

Toujours est-il que, une fois le matériel déplacé, le terrain est prêt pour un abattage d’arbres et un terrassement. Nous sommes impressionnés car, du haut de ses 66 ans, Mandy manie son excavatrice comme Ironman son armure. En quelques coups de manitou (bon, ça prend bien 2 heures quand même), voilà un nouvel espace créé. Il y a un arbre ici, pas de problème. Il y a un tronc là, une souche, un rocher, pas de problème. La machine arrive à bout de tout grâce à sa conductrice experte et sa puissance motorisée. 

La journée est déjà terminée. On a déplacé beaucoup (beaucoup beaucoup) de poussière aujourd’hui (la poussière sera notre ennemie numéro 2, juste après les mouches) et une bonne séance piscine et douche est plus que nécessaire. Nous découvrons ainsi la ravissante petite piscine à ciel ouvert de Kangaroo Valley qui nous tiendra lieu de salle de bain pour les trois prochaines semaines. Les toilettes et les douches extérieures nous permettent de nous laver et de faire nos besoins sans avoir besoin de payer à chaque fois l’entrée de la piscine. Ce sera parfait !

 

Mardi 10 décembre 2024

Chez Mandy – Kangaroo Valley / Soleil/ 31°

Les nuits sont plutôt bonnes dans les caravanes. Mon pot de chambre est très fonctionnel. Plus besoin de me balader dehors en pleine nuit et en claquettes avec ma seule lampe torche comme arme en cas de rencontre avec n’importe quel monstre australien. Bon, pas très glamour, je vous l’accorde mais diablement efficace et avec cette seconde fonction poétique permettant à Simon de rêver chaque nuit de ruisseaux et de cascades. 🤣

Ce matin, notre boulot de wwoofers est suspendu. Trois ouvriers viennent passer la matinée sur le terrain pour abattre des arbres à l’agonie. C’est un ballet hypnotisant que nous sommes invités à observer. Les arbres font 15 mètres de haut et doivent tomber selon un angle précis pour ne pas abîmer l’environnement autour. Ils utilisent donc des techniques très professionnelles et un matériel de pointe pour arriver à leurs fins. C’est impressionnant. Nous passons  la matinée à regarder les autres bosser. Nino et moi apprécions particulièrement mais Simon trépigne. Il a envie de travailler lui ! Mettez lui n’importe quoi sous la main car il est au taquet. Ok, voici une barre à mine, amuse toi à faire des trous !

Dans l’après-midi, nous bougeons le van électricité. C’est très très long et toute la famille est réquisitionnée. Chaque mouvement est un nouveau challenge car il faut à la fois maintenir les batteries et le frigo à l’intérieur mais ne pas endommager ni déplacer les panneaux solaires à l’extérieur. Nous utilisons la force de nos neurones, de nos bras, d’outils, de la voiture et de l’excavatrice pour venir à bout de ce défi.  Nous y passons plus de 4 heures mais parvenons enfin à poser le van à sa (presque) bonne place, vingt mètres plus loin. Il me semble que ce wwoofing va nous apprendre (à moi particulièrement) la patience et la persévérance. 

 

Mercredi 11 décembre 2024

Chez Mandy – Kangaroo Valley / Soleil/ 30°

Toute la matinée est encore consacrée aux déplacements de vans et mise en forme du terrain. Simon est prêt à relever les défis de la journée. De mon côté, un gros mal de tête me cloue au lit pendant presque deux heures. Il fait très chaud en plein soleil et je ne bois pas suffisamment. De plus, j’ai subi une attaque de tiques la veille qui m’ont mordu les fesses et les jambes à une trentaine de reprise. Ça gratte affreusement. Je me badigeonne de vinaigre comme prescrit par Mandy.  Décidément, ce pays est vraiment hostile.

En début d’aprèm, nous partons à la piscine pour nous rafraichir et aussi pour prendre une bonne douche et nous décrasser. On en avait grand besoin. Les enfants n’ont pas l’air malheureux de la situation. Nino fait de gros progrès dans sa gestion mentale du non hygiène. Et la camionnette électricité est le remède à tous les maux grâce à la connexion au top ! 

Grâce à l’ancestrale technique de la carotte, Samuel lit enfin !! Le deal est le suivant : 30 min de lecture, 30 minutes de jeu vidéo (Valorant est leur nouveau hobby : un jeu de guerre avec des guns et des bombes. Soupirs…) . Il respecte le deal et commence même a prendre goût au livre (« le syndrôme du spaghetti » de Marie Vareille). Quelle joie !!! 

De retour de la piscine, Simon et Nino s’occupent de créer des ouvertures dans nos toilettes pour avoir de l’aération et de la lumière. De mon côté, je passe un excellent moment avec Mandy à jardiner. Nous replantons des pommes de terre, arrosons le jardin. Elle me montre sa ferme de vers de terre et m’explique comment utiliser le compost mûr liquide issu de leurs déjections. C’est un chouette moment. 

Cependant, elle doit (encore !!) terrasser et bouger son van. Il est 20h30 quand on se met a table. Le van n’est toujours pas à sa place finale. Il fait nuit maintenant, impossible de poursuivre ce chantier. Tant pis pour aujourd’hui, on verra ça demain. Après le repas, nous essayons quand même de décrocher le van de la voiture. Nouvelle complication, impossible de détacher le crochet. Simon et Mandy cherchent une solution jusque tard dans la nuit. A 23h,  ils ont finalement réussi à résoudre le problème après bien des galères. Il est plus que temps d’aller se coucher. 

Malgré les conditions sommaires, ce wwoofing en pleine nature est vraiment un beau cadeau pour nos petites vies d’urbains sédentaires.  

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