Lundi 25 novembre 2024
Dongi Village / Soleil / 32°
La nuit a été un peu difficile. Nous avons retrouvé le chant du Muslim, les cris des coqs et la voix tonique de Mama Aldi. Le combiné gagnant pour un sommeil intermittent.
Nino, Simon et Bastien se lève à 6h et partent à 6h30 pour poursuivre le travail de désherbage et de plantation dans le jardin situé en contre-haut de la maison. Ils travaillent tôt pour éviter le soleil et la chaleur.
Pendant ce temps, Apolline et moi poursuivons notre chantier « composteur ». Aujourd’hui on monte la structure extérieure pour protéger le composteur des poules. Ancienne cheffe scout, Apolline m’apprend comment faire un « brelage », nœud pour maintenir deux morceaux de bois ensemble solidement. C’est une révélation ! On devrait apprendre ça aux enfants à l’école pour les futurs adultes qu’ils deviendront. Créer des liens solides, c’est essentiel dans la vie ! Prends-en bonne note Education Nationale !
Les garçons rentrent se reposer vers 10h. Ils ont super bien travaillé et sont rincés. Apolline et moi terminons notre œuvre vers 11h30, tout juste le temps de prendre une douche avant le repas. Bastien est allé acheter des mangues, une pastèque et des fruits du dragon au marché avec Mama Aldi. Nous réalisons une belle salade de fruits. Ça fait du bien un peu de fraîcheur car on peut dire, sans exagérer, que le gras a envahi nos vies ces dernières semaines. Bastien étant médecin tout juste diplômé, il a à cœur de manger correctement.
Temps de repos et de lessive en début d’après-midi. Nous partons déjà demain et devons donc refaire nos sacs. Comme ces deux semaines sont passées vite ! A 16h, c’est notre dernier cours avec les enfants du village. Comme de coutume chez Mama Aldi, lors du départ d’un volontaire, la dernière leçon a lieu dans la langue d’origine de celui-ci. C’est donc un cours de français que nous avons préparé. On a prévu de leur apprendre le vocabulaire de base : Bonjour, je m’appelle, au revoir et merci ainsi que les chiffres de 1 à 10 puis de leur faire faire des jeux avec ces différents mots. Ca fonctionne super bien et les enfants adhèrent à 100%. Nous sommes ravis car, à notre arrivée, il y avait très peu d’enfants au cours d’anglais. Aujourd’hui, ils sont 16 garçons et filles suspendus à nos lèvres. Il semble que la présence de nos trois garçons les intrigue beaucoup et qu’ils sont heureux de passer du temps avec eux et avec nous.
Après le cours, nous avons droit à une magnifique surprise. Mama Aldi a rapporté ses costumes et accessoires de danse traditionnelle. Elle habille tous les enfants et nous costume également. Puis nous dansons pendant une vingtaine de minutes sur une danse traditionnelle pour femme. Simon et Nino sont très déçus de ne pas pouvoir danser mais Apolline et moi prenons énormément de plaisir à vivre ce moment avec tous ces enfants. C’est un superbe cadeau que Mama Aldi nous fait. Nous finissons la soirée par une longue séance photo avec les enfants en costumes devant l’église puis avec la famille Aldi et Tutti à la maison. Tout le monde se prête au jeu. C’est touchant.
Les garçons sont réquisitionnés en soirée pour aller monter deux tentes pour les élections (encore !). Apolline et moi en profitons pour faire un tour de scooter toutes les deux. C’est l’occasion ou jamais. Allez hop, je me lance. Finalement, l’expérience est concluante. Je suis prête pour faire du 2 roues, cool ! Malheureusement, à notre retour, Tutti qui a pris le repas avec nous est déjà repartie. Nous n’avons pas pu lui dire au revoir et nous espérons qu’elle sera là demain avant notre départ.
Mardi 26 novembre 2024
Dongi Village / Soleil / 32°
Ce matin, Simon part aux aurores au jardin d’en haut pour avancer autant que possible le chantier désherbage. Nous avons passé une bonne nuit et allons essayer de profiter au maximum de cette dernière journée avec la famille Aldi. Nino et Bastien le rejoignent un peu plus tard tandis qu’Apolline er moi terminons le chantier composteur. Nous créons une porte, ainsi qu’un couvercle amovibles et renforçons les côtés car les poules affamées sont prêtes à tout défoncer pour passer dans les interstices. Vers 10h les deux chantiers sont terminés et tout le monde se retrouve à la maison. Nous avions initialement prévu d’aller en fin de matinée tous ensemble au lac mais les garçons doivent encore aller installer deux nouvelles tentes pour les élections. Dès qu’ils reviennent, nous passons à table puis partons en pick up jusqu’au lac pour profiter une dernière fois de cet endroit merveilleux.
A notre retour, on boucle les bagages et c’est déjà l’heure de notre dernier cours avec les enfants. C’est Bastien qui mène la danse cette fois et nous sommes plutôt là en simples spectateurs. Une sorte de passage de relais. Mama Aldi explique aux enfants que nous partons tout à l’heure. Ils insistent tous pour nous accompagner au bus. C’est donc suivis par un pick up rempli de sacs à dos et d’enfants que nous prenons la route de la station de bus.
Il est 18h, il fait nuit et la pluie commence à tomber. Dongi Village nous dit sa tristesse à sa façon. Avant de monter dans le bus, c’est séance câlins et bisous pour tout le monde. Tutti n’est malheureusement pas là. Snif ! Mama Aldi lui dira au revoir pour nous. Apolline et moi ne résistons pas à l’émotion qui nous assaille et c’est le yeux pleins de larmes que je sers fort dans mes bras les enfants puis Aldi puis Mama Aldi.
On monte dans le bus de nuit qui quitte doucement Dongi Village accompagné de dizaines de mains d’enfants qui nous font signes jusqu’à notre disparition complète.
Nous sommes tous très émus par ce moment et nous couchons rapidement. Demain s’écrira une nouvelle page de notre aventure.
De cette aventure indonésienne, on n’oubliera pas : les macan macan des repas, les rires à gorges déployées, la simplicité de la vie, la sobriété de la douche, l’austérité des WC, les dizaines de paires de chaussures à l’extérieur, la bouteille de sauce tomate qui ressemble à celle de la sauce pimentée, les machines à laver marrons, les machettes qui ne rigolent pas, les karaokés plus ou moins justes, les malentendus d’élocution, le nasigoren, le tempeh, le tofu fri, les zamapella, le chant du mueslim mêlé à ceux des coqs, la décharge de plastique, les discussions existentielles, les rêves …
Merci à vous tous pour cet amour donné en si peu de temps. Vous nous avez ouvert les portes de votre maison et de votre cœur comme si nous faisions partie des vôtres, nous, les boulés, tellement éloignés de vos préoccupations, de vos difficultés et de votre quotidien. Merci pour votre temps, votre patience, votre générosité, votre énergie, votre chaleur humaine, votre courage et votre ardeur de vivre. Vous avez changé nos vies à tous les 5. Nous ne vous oublierons jamais et attendons impatiemment votre venue en France pour tenter de vous rendre un peu de tout ce que vous nous avez donné.
Portez-vous bien et terima kasih dari lubuk hati kami yang terdalam ! On vous aime !
C’est avec les larmes aux yeux qu’on finit ce beau chapitre ! J’avoue que si on pouvait avoir les mêmes costumes on serait épaté , en tout cas tu es magnifique ! Vous êtes magnifiques !
Quelle magnifique expérience de découverte et de partage. Ces carnets de voyage sont un délice à lire… Quelle belle écriture… Bravo
J’avoue quand même que les costumes traditionnels te vont à merveille Charlotte !! 😉
N’oublions pas que c’est aussi LE pays qui aura permis à Simon de devenir prof en anglais, ce qui démontre bien que : rien n’est impossible, tout est permis, ce monde part à vau-l’eau !
Hâte de rencontrer Apolline la lorraine pour partager nos histoires de quiches ! bisous !