Mercredi 16 octobre 2024
Phu Tho – Que Son District / Soleil, pluie et nuages / 30°
Matinée identique à d’habitude. Lunch rapide.
13h30 : un taxi vient nous chercher tous les 7 (nous 5, Ani et Lili) pour nous amener à Hoï An. C’est une journée spéciale aujourd’hui car c’est la pleine lune. A chaque pleine lune, la ville propose un temps fort, une sorte de festival, où les bâtiments culturels sont ouverts et où les lanternes flottent par centaines sur le fleuve. Nous avons de la chance de tomber pile ce jour-là.
Hoï An est un choc. De la douce quiétude de la ferme, nous passons à l’effervescence touristique de la ville. La ville est très belle avec tous ses lampions accrochés aux fenêtres, aux portes, aux frontons des échoppes, aux lampadaires et aux terrasses des cafés. Retour à la vie citadine. C’est agréable.
Après une balade dans les ruelles principales, nous assistons à un spectacle sur les instruments et les danses typiques du Vietnam (mais de quelle époque ?). Le show sonne faux – probablement un attrape touristes – mais nous passons malgré tout un bon moment.
Petite glace, petit café. Nous découvrons une spécialité du coin : le egg café hot, un café sous une nuage de sucre, un bonheur en bouche. Puis nous décidons d’aller sur la plage de Cua Dai. Le soleil se couche doucement et le front de mer est plutôt désert. Baignade pour tout le monde puis retour en ville pour admirer les lanternes flottantes et les lumières de la ville la nuit.
Retour à la ferme à 23h30. Quelle belle journée passée avec Ani et Lili. Merci !
Bonus : une belle bande de drogués !!
Jeudi 17 octobre 2024
Phu Tho – Que Son District /
La journée du jeudi est plus ou moins la même que celle du mardi. Mêmes tâches, même rythme, même tranquillité, même temps de repas et de repos. Même CNED pour les enfants.
Grosse contrariété : nous trouvons un ver bien vivant dans l’eau potable ! Au secours ! J’ai trop peur que l’un de nous tombe malade donc nous décidons désormais de ne boire que de l’eau en bouteille que nous achèterons. Par ailleurs, Samuel commence à avoir une espèce d’eczéma sur tout le côté gauche de son visage. Il transpire beaucoup, ne se rince pas suffisamment le visage et crée probablement des irritations. Sans doute rien de grave mais il a une petite tête bien amochée. Enfin, si Adam, Nino, Simon et moi apprécions les repas, Samuel a bien du mal à s’adapter à ce nouveau régime alimentaire et ne se nourrit quasi exclusivement que de riz. Bref, je m’inquiète comme n’importe quelle maman.
Après une longue discussion familiale, nous tombons d’accord sur le fait que ce wwoofing ne correspond pas à nos attentes. Le côté colonie de vacances est super et les gens sont adorables mais nous n’allons pas rester ici pour rester ici. Nous avons compris le fonctionnement de la ferme et savons que nous n’apprendrons rien de plus en restant une semaine supplémentaire.
Par ailleurs, lors de notre échange WhatsApp, Ha, le propriétaire « fantôme » de la ferme, nous avait informé que les volontaires restant moins de 30 jours devaient payer une contribution pour soutenir le projet global à hauteur de 4 € par jour et par personne. Ce qui représentait pour nous environ 250 € pour les 15 jours. Cela nous paraissait être une aide pour le projet de la ferme donc nous avons accepté cette condition (bon, aussi parce que nous n’avions pas d’autres wwoofing possible en Asie). Cependant, la situation actuelle ne correspond finalement pas à la proposition initiale qui est de pouvoir passer du temps avec les hôtes pour comprendre le projet et s’y investir physiquement. L’échange culturel ici n’est pas possible. La situation se résume donc ainsi :
- nous sommes logés mais nous devons verser une contribution monétaire,
- nous avons 2 repas par jour mais nous devons payer notre petit déjeuner et notre eau,
- nous travaillons 4 heures par jour mais nous n’avons aucune idée du projet global de la ferme,
- nous passons des super moments avec les volontaires mais nous ne voyons jamais nos hôtes.
Allez hop ! Nous changeons nos plans. Nous ne resterons qu’une semaine au lieu des deux initialement prévues. Nous irons passer quelques jours à Hoï An pour profiter de la jolie ville et de la plage puis nous irons rejoindre Jer pour lui donner un coup de main pour les travaux de sa maison. J’en informe la femme de notre hôte qui est attristée de nous voir partir mais qui comprend. On se met d’accord sur le fait que les travailleurs ne doivent pas avoir à payer une contribution selon les valeurs du wwoofing et que, de ce fait, nous ne paierons que la part d’Adam et Samuel. Voilà un deal qui nous semble juste.
Ani et Lili qui se heurtent peu ou prou aux mêmes difficultés que nous, ont décidé de quitter la ferme demain, bien plus tôt que prévu. Snif ! Pour fêter leur départ, on fait une grosse soirée danse, karaoké et cup song. Ambiance au top ! On s’amuse comme des fous.
Vendredi 18 octobre 2024
Phu Tho – Que Son District / Soleil / 30°
La journée du vendredi est plus ou moins la même que celle du jeudi. Mêmes tâches, même rythme, même tranquillité, même temps de repas et de repos.
Ani et Lili nous quitte vers 10h30. Simon termine un chantier construction laissé en plan. Bataille d’eau en soirée avec les deux fils de la cuisinière et partie de volley dans le village après le repas. Un homme vietnamien vient nous faire la causette. Ils nous invitent à venir chez lui ce week-end pour boire une eau de coco car il veut pratiquer son anglais. Super sympa ! Enfin, un vrai contact avec un local. Dommage, on part après-demain ! Je suis un peu déçue et frustrée aussi.
Samedi 19 octobre 2024
Phu Tho – Que Son District / Soleil / 30°
Ce matin, réveil à 5h30. Notre hôte nous a demandé si nous étions ok pour aider une de leurs voisines à arracher les plants de son champ de Casava. Un travail laborieux et très physique. Les trois garçons (Simon, Nino et Moe) se dévouent. Pour Geral et moi, c’est plantation d’herbes à lapins et à chèvres. Nous prenons donc le chemin des champs à 6h pour travailler au maximum avant que le soleil ne tape trop fort. Dans chacun des champs, nous travaillons avec des mamies (65 et 69 ans) qui fument comme des pompiers et ne voient pas de problème à balancer leur mégot terminé sur leur propre terrain. What ??? Bref, on travaille d’arrache pieds pour apporter notre aide aux mamies qui bossent aussi dur que nous elles aussi. On a droit à 2 petites pauses en 2h30 de travail avec un petit déjeuner offert (bananes pour le champ des femmes et Banh Mi pour celui des hommes).
Vers 9h, impossible de continuer à travailler sous le soleil. La tête me tourne et Geral ne se sent pas bien non plus. La mamie voit qu’il est temps d’arrêter et elle nous emmène chez elle pour nous rafraîchir. Il s’agit en fait de la maman de notre hôte, Ha, propriétaire de la Hygge Farm. Nous sommes accueillies par la femme de Ha, Carol, son fils, Que Son, et la tante de Ha. Nous passons une petite heure avec eux. C’est un magnifique moment de partage et d’échange. Nous en apprenons plus sur la vie locale, sur l’histoire de la création de la ferme, sur leur mode de vie et les difficultés auxquelles ils sont confrontés. J’adore ce moment et, une fois de plus, je suis frustrée. J’ai l’impression que notre immersion dans la vie du pays démarre seulement maintenant et nous, on décide de partir. Flûte !
J’en échange avec Simon et les garçons qui, eux, sont plutôt contents de quitter la ferme. Le travail commence à être très répétitif et, malgré les liens qui commencent tout juste à se tisser, ils ont envie d’aller voir ailleurs.
Cet après-midi, on a décidé de bouger un peu et d’aller découvrir la cascade qui se trouve à une vingtaine de kilomètres de là. Moe et Geral se joignent à nous pour cette excursion. Nous expliquons à Zem, la « coach », que nous serons de retour pour rentrer les vaches et nourrir les animaux afin qu’elle ne s’inquiète pas trop.
En arrivant à la cascade, nous sommes surpris, une fois de plus, par les monticules de déchets qui s’entassent au bord de l’eau. Nous sommes samedi. Les jeunes vietnamiens n’ont pas cours et sont venus se rafraîchir entre amis. Ils ont aussi prévu de quoi grignoter. Jusqu’ici, tout va bien. Mais il s’avère qu’une fois le repas pris, ils laissent tous leurs résidus de repas, bouteilles et sacs en plastiques, arrêtes de poisson et autres détritus, sur place !!! Je suis consternée ! La gestion des déchets au Vietnam est une question qui m’interroge énormément. Il règne dans ce pays une sensation d’être partout dans une décharge. Hormis les grands sites touristiques probablement. Cela est très désagréable et gâche la beauté de la nature..
Info écolo : Avec plus de 3 millions de tonnes par an, le Vietnam est l’un des pays qui émettent le plus de déchets plastiques au monde et chaque année au Vietnam, environ 1,8 million de tonnes de déchets plastiques sont rejetées dans l’environnement. Cela s’explique en partie par le fait que le gouvernement ne dispose pas de services adéquats d’enlèvement des déchets et en partie par un manque d’éducation à l’environnement.
Nous finissons par trouver un spot un peu difficile d’accès mais personne et presque sans déchets. Quelques minutes après, tout le monde est dans l’eau et nous passons une très belle après-midi.
Retour vers 16h30 à la ferme. Une fois les dernières tâches de la journée accomplies et le repas pris, je file vite me coucher. Je suis rincée. Nino et Simon trouvent encore l’énergie de jouer aux cartes et Samuel et Adam zonent sur internet ou regardent des séries. Dernière nuit dans la Hygge Farm. J’ai un petit pincement au cœur même si la promiscuité avec les autres volontaires et le peu d’hygiène ne vont pas me manquer.
Dimanche 20 octobre 2024
Phu Tho – Que Son District / Soleil
Réveil vers 6h30. Ce matin, il est temps de refaire nos sacs pour poursuivre notre aventure. Simon et moi sommes de corvées de ménage tandis que Nino s’occupe des vaches. Vers 9h30, il commence à pleuvoir fort. La pluie ne s’arrête plus. Le repas du midi est très sonore car le toit de notre cuisine est en tôle. Dur dur de pouvoir se parler. Samuel et Adam ont fait un peu de CNED ce matin. Ils arrivent, pour le moment, à suivre le rythme et à rendre leurs devoirs en temps et en heure. C’est une bonne chose.
C’est la première journée de pluie que nous connaissons depuis que nous sommes arrivés. Ani et Lili nous en avaient parlé mais nous ne savions pas que les journées seraient si longues et si tristes. La météo annonce de la pluie durant les 3 prochains jours. Bon, finalement, je ne regrette pas notre choix d’avoir avancé notre départ car, avec la pluie, impossible d’aller aider les locaux dans leur champ, impossible de faire du volley le soir, impossible de créer du lien. Il ne reste plus qu’à attendre. Il pleuvra sans doute aussi à Hoï An mais nos conditions de vie seront plus confortables pour que les enfants puissent avancer dans leurs cours.
13h30 : le taxi vient nous chercher, sous la pluie. Dernières photos et dernières accolades avant notre départ. Cette expérience a été un peu déroutante mais malgré tout très enrichissante sous divers aspects. Merci à la Hygge Farm, merci aux volontaires rencontrés et merci à nos enfants d’être toujours partants pour tout ce qu’on leur propose même si les conditions sont parfois un peu rudes.
14h30 : arrivée à notre hôtel à Hoï An. Nous devions avoir une chambre pour 6 mais, finalement, l’hôtel a déjà donné notre chambre à quelqu’un. Nous sommes donc répartis dans deux chambre séparées : une pour les parents, une pour les enfants. Tout le monde est ravi. Les jeunes car ils vont pouvoir se coucher à n’importe quelle heure sans que leurs vieux leur demandent de dormir. Les parents car ils vont enfin pouvoir disposer d’un peu d’intimité après plusieurs semaines de promiscuité. De plus, l’hôtel est propre : pas de déchets, pas d’insectes, un peu de clim et une douche qui ne sent pas le souffre. Le bonheur !
Nino, Simon et moi profitons d’une petite éclaircie pour aller faire un tour dans notre quartier et acheter de quoi manger pour le breakfast de demain matin. Le quartier est très sympa, vivant et dynamique. Nous sommes juste à côté d’un marché bien achalandé.
Le mois d’Octobre est, pour les Vietnamien, un mois très creux au niveau touristique car il correspond à la période de la mousson. Peu de touristes en vue donc. Parfait !
18h : Nous retrouvons Ani et Lili dans un adorable restaurant et passons une super soirée avec elle. C’est trop bien de se revoir, d’échanger des souvenirs, de discuter de l’avenir et de refaire le monde … en anglais of course !
20h30 : tout le monde au dodo ! Demain, pas de réveil. On profite de la matinée pour se reposer.
Que de rebondissements ! Vous étiez venus chercher l’authenticité, mais aussi du sens, et des expériences respectants vos valeurs. Vous avez eu raison de changer les plans !
Vous prenez des décisions qui changent les plans mais vraiment vous avez eu raison…
Nous venons de rattraper notre retard dans le récit de vos aventures.
Quel plaisir de te lire Charlotte !
Quelles expériences enrichissantes et que de jolies rencontres.
Merci de partager ce quotidien incroyable.
Continuez à nous faire voyager, c’est génial !
Nous pensons très fort à vous.
Que d’aventures et d’expériences ! Merci pour les partages c’est un réel plaisir de te lire Charlotte.
Bonne continuation
Bisous