Tout droit jusqu'au matin …

The Hygge Farm : la découverte

Samedi 12 octobre 2024

Da Nang – Hoï An – Phu Tho (Que Son District)  / Soleil / 31°

6h30 du matin. La nuit a été entrecoupée de réveils nocturnes mais finalement plutôt bonne pour tout le monde. Le bus s’arrête à Da Nang, son terminus. Bon, nous avions initialement choisi un bus direct pour ne pas avoir à faire de changement mais le Vietnam réserve toujours des surprises.

Nous attendons donc une petite heure avant d’être invités à monter dans une navette prévue pour une quinzaine de personnes mais qui en accueillera 20 avec de nombreux bagages ! La navette dont l’arrivée à Hoï An est prévue à 8h30 n’y arrivera finalement qu’à 9h30 en faisant des arrêts pour chaque personne du bus et prenant un itinéraire qu’il serait impossible de qualifier d’optimisé.

9h30, dernier changement de transport. Nous prenons un taxi pour aller directement à notre prochain Wwoofing : the Hygge Farm, située à une trentaine de minutes de Hoï An.

En arrivant,  nous sommes accueillis chaleureusement par deux jeunes vietnamiennes, Zem et Huyen, qui nous indiquent nos chambres et nous font faire un tour du propriétaire. L’endroit est beau, paisible et très bien entretenu. La ferme compte un potager, des arbres fruitiers, 3 chèvres, 1 moutons, 15 poules, 2 cochons, des poissons, 2 vaches, 1 bœuf et 2 veaux.

Les volontaires viennent du monde entier par le biais de Wwoof ou Workaway. A notre arrivée, il y a déjà 6 volontaires : l’allemande Anika (dite Ani), la moldave-roumano-anglaise Liliana (dite Lili), l’italien Lorenzo et une famille anglaise (Eilen et Indi) avec un jeune garçon, Arthur.

Comme d’habitude, nous sommes un peu perdus au début et avons besoin d’un peu de temps pour prendre nos marques. Nous sommes hébergés dans une maisonnette ouverte composée d’une salle commune et de deux dortoirs de 4 personnes avec lits superposés mais nous décidons de mettre un matelas au sol (Simon se sacrifie) pour pouvoir être tous les 5 ensemble. La cuisine commune, centre névralgique des temps de groupe et d’échanges, se trouve à une cinquantaine de mètres de là. 

La propreté du lieu laisse parfois un peu à désirer, notamment de la salle de bain / toilettes mais on s’adapte. Les espaces sont accueillants.  Nous devrions être bien. 

Il est 10h30 et tout le monde est en pause car il fait très chaud.

A midi, une cuisinière, engagée par le propriétaire car nous sommes nombreux à présents (11 volontaires) arrive pour préparer le repas. Uniquement de la nourriture vietnamienne préparation maison. Chouette !  On se régale avec du riz et des spécialités locales.

Après le repas, pause digestive jusqu’à 15h30 et répartition des activités de la ferme. Simon, Nino et moi avons comme première tâche le désherbage d’une plate-bande de pieds d’ananas. On a un peu de mal à comprendre ce que l’on doit faire car les instructions ne sont pas très claires mais, on s’exécute. Sans doute aurons-nous de plus amples informations par la suite. 

17h : Fin du travail. Il fait chaud et humide. On est en nage.

Nous essayons de comprendre le fonctionnement de la ferme en discutant avec les autres volontaires. Les avis sont assez partagés. Il s’avère que le propriétaire de la ferme, Ha, habite à plus d’1km de là et passe rarement à la ferme car il a un autre travail sur Dan Nang, la grande ville du coin. Cela nous interroge beaucoup sur le sens de ce wwoofing. En effet, notre objectif premier est de découvrir le mode de vie de la population locale et, pour cela, de créer des liens et d’apprendre à connaître mieux nos hôtes et leurs pratiques culturelles. Il semble que cela ne sera pas possible avec ce wwoofing-ci. Mais nous venons seulement d’arriver et comme le dit Simon avec sagesse « il faut donner sa chance au produit ».

A cette période de l’année au Vietnam, le soleil se lève vers 5h30 et se couche vers 17h. Il commence à faire très chaud dès 9h du matin. C’est pourquoi les vietnamiens se lèvent très tôt (vers 5h) pour aller travailler lorsque la chaleur est supportable et font une pause en début d’après-midi.

Après l’excellent repas du soir, les deux jeunes vietnamiennes qui sont en fait les « responsables/coachs » de la ferme, nous proposent d’aller jouer au volley-ball avec les locaux dans le village voisin. Chouette ! C’est une team 100% féminine qui nous accueille chaleureusement sur le terrain. On passe un super moment mais nous sommes en nage au bout d’à peine 10 minutes. Le terrain se situe juste à côté d’une salle communale où un groupe de femmes du quatrième âge dansent. Ani et moi sautons sur l’occasion et demandons la permission de nous joindre à elles. Elles nous accueillent à  bras ouverts et nous profitons donc de ce petit moment de partage avec les vietnamiennes. Mais où sont les hommes ?

Retour au bercail vers 21h30. On est bien crevés. Petite douche et hop, au lit !

Info faune locale : nous prenons notre douche avec des mouches et des lézards, mangeons avec des fourmis et des moustiques et dormons avec des crapauds, des mouches, des lézards, des fourmis et des moustiques. Bref, entomophobes s’abstenir !!

Dimanche 13 octobre 2024

Phu Tho – Que Son District  / Soleil, pluie et nuages / 30°

Réveil à 6h. On se met à l’heure vietnamienne, ça nous change de la Norvège ! Ça pique un peu !

Comme chaque matin, les volontaires sont répartis en groupe pour effectuer les tâches quotidiennes :

  • S’occuper des animaux : les nourrir, nettoyer les enclos, sortir puis rentrer les vaches
  • Nettoyer les bâtiments : chambres, salles de bain, cuisine
  • Jardiner : désherbage, plantation, réparations diverses
  • Cuisiner : aider la cuisinière pour nettoyer, éplucher, couper et cuire les aliments, mettre la table et faire la vaisselle

Dans l’absolu, ces tâches sont intéressantes et nous donnent une bonne idée de la vie à la ferme mais leur nécessaire redondance est assez contraignante. En effet, les animaux ont besoin d’être nourris 2 fois par jour sans faute d’où l’obligation d’avoir toujours quelqu’un présent à la ferme. Cela signifie qu’il faut anticiper la rotation des équipes de volontaires et qu’en cas d’absence de certains, il faut que d’autres prennent le relai. Bref, une grosse organisation que Zem doit gérer quotidiennement. Pour le moment, nous n’avons pas connaissance de projets plus larges de construction ou de réparation de la propriété. Le souhait est-il de développer la ferme ou de la maintenir en état? Difficile à dire puisque nous n’avons pas encore aperçu le propriétaire jusqu’à présent.

Travail donc de 7h à environ 8h30-9h. Dur dur ce matin car nous devons désherber un champ en plein soleil. Nous passons les premières minutes à une extrémité du champ, là où il reste encore un peu d’ombre puis, peu à peu, impossible d’y couper, nous voilà sous le soleil brûlant sans protection et sans eau (des débutants quoi !). Heureusement, quelques nuages arrivent rapidement et nous permettent de finir notre boulot sans trop souffrir. Nous rentrons complètement trempés, méritant largement une bonne douche froide !

9h : La journée commence seulement pour Adam et Samuel qui se mettent derrière leurs ordinateurs. Une seconde journée commence pour moi en tant que « soutien scolaire ».

RAS jusqu’au repas du midi. Puis toujours RAS jusqu’à 15h30. On CNED, on joue aux cartes, on lit, on écoute de la musique, on se repose dans les hamacs, on papote avec les autres volontaires. L’ambiance est très sympa, façon colonie de vacances.

15h30 : Heure de reprise du boulot. Pour nous 3, c’est nourrissage des animaux et nettoyage des étables. Nous sommes heureusement assistés par Ani,  déjà formée à cette tâche et qui nous enseigne toutes les manipulations et les quantités de nourriture à donner à chacun. Les vaches n’ont plus de secret pour nous !

 


On profite de nos nombreux temps libres pour interroger les autres volontaires sur leur expérience à la ferme et les conditions proposées. Ce qui revient régulièrement est le questionnement sur le projet global du lieu, l’absence du propriétaire (que nous avons quand même aperçu quelques minutes en début d’après-midi) et le manque de réalisations concrètes qui pourraient contribuer au développement de la ferme sur le long terme (la construction d’un nouveau bâtiment par exemple ou de nouveaux espaces de plantation). Par ailleurs, une question revient aussi sur la contribution financière que notre hôte nous demande de verser comme participation au projet. A quoi sert cet argent ?

Tous les volontaires sont charmants et partagent avec plaisir leur histoire et leurs expériences. Nous nous rapprochons en particulier de deux jeunes femmes, Ani et Lili, qui voyagent seules et dont le but est de se découvrir un peu plus, de s’épanouir et de partager. Bravo les filles !

Nous accueillons un nouveau volontaire, Moe, jeune homme de 28 ans, originaire de Myanmar, un pays dont nous n’avions jamais entendu parler jusqu’à aujourd’hui. Il est ici pour fuir son pays actuellement en pleine guerre civile. Il voyage en mode volontariat en attendant des jours meilleurs pour pouvoir retrouver sa famille. 

La soirée se  passe tranquillement.

Lundi 14 octobre 2024

Phu Tho – Que Son District  / Soleil, pluie et nuages / 30°

La journée du lundi est plus ou moins la même que celle du dimanche. Mêmes tâches, même rythme, même tranquillité, même temps de repas et de repos.

On apprend à faire du tofu depuis les pousses de soja jusqu’à la cuisson du produit fini. C’est génial !

 

 

La famille anglaise nous quitte et nous accueillons Geral, jeune volontaire vénézuélienne de 32 ans qui revient à la Hygge Farm pour un mois après y avoir passé 3 semaines le mois précédent car elle s’est fait volé tout son argent et doit attendre à la ferme que la banque puisse débloquer à nouveau des sous pour qu’elle puisse poursuivre son voyage. Toujours pas de proprio, toujours pas de projets concrets.

Super soirée. On joue à un jeu de cartes proposé par Géral puis au killer proposé par Lili. On se croirait vraiment en colonie de vacances !

 

Mardi 15 octobre 2024

Phu Tho – Que Son District  / Soleil, pluie et nuages / 30°

Petite surprise du matin : un beau crapaud a établi son QG dans une des chaussures de Nino ! On le déloge mais il semble se sentir bien sur  notre terrasse. Les crapauds sont omniprésents ici. Ils nous enchantent de leurs croassements chaque nuit !

La journée du mardi est plus ou moins la même que celle du lundi. Mêmes tâches, même rythme, même tranquillité, même temps de repas et de repos.

On continue à se poser des questions sur la pertinence de ce wwoofing. On se sent un peu comme dans une prison dorée. Le contenant est beau mais le contenu est assez pauvre au regard de nos attentes. Tellement loin de notre vécu en Norvège ! On risque de s’ennuyer très rapidement malgré les échanges passionnants avec les autres volontaires et notre possibilité de parler anglais toute la journée.

Ni une, ni deux, on prévoit une sortie à Hoi An pour demain avec Ani et Lili, histoire de voir autre chose. Elles ont déjà passé quasiment 10 jours à la ferme et Ani n’est pas sortie une seule fois.

La soirée est super chouette. On joue à une espèce de Times up avec l’équipe des garçons d’un côté et celle des filles de l’autre. Un membre de chaque équipe doit faire deviner aux autres un mot proposé par l’équipe adverse. Tout le monde se prête au jeu. Pas évident car, bien entendu, tout se passe en anglais !

 

Une réflexion au sujet de “The Hygge Farm : la découverte

  1. Eh milie

    Et bien moi je trouve que l’utilisation (pour ne pas parler de l’exploitation qui serait exagérée) des occidentaux par les paysans vietnamiens n’est qu’un juste retour des choses. D’autant qu’en Indochine, il me semble que les Viets n’étaient pas censés glander/siester dans des hamacs à attendre la prochaine corvée avant de faire une petite partie de volley. Bon par contre, vous obliger à dormir avec des crapauds baveux, c’est dur, je reconnais. Est-ce que Nino a essayé de lui faire un bisou ? (on ne sait jamais).

    PS : j’espère que vous cliquez sur mon nom à chaque commentaire parce que je m’applique à y mettre des vidéos instructives. bisous.

    PS bis : je pense qu’un sac banane aurait été très utile pour porter une bouteille d’eau dans les champs afin d’éviter l’insolation.

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